Rennes : « On se rapproche du métro »… Quelle cadence pour les futurs trambus ?
L’homme pressé•La première des quatre lignes devrait ouvrir en 2027 pour relier les communes de la première couronne à Rennes et limiter le recours à la voitureCamille Allain
L'essentiel
- Quatre lignes de trambus relieront des communes de la première couronne de Rennes à la ville centre d’ici 2030.
- Présentées comme la meilleure alternative à la voiture solo, elles circuleront avec un haut niveau de fréquence dans les zones les plus peuplées.
- L’ensemble du projet devrait coûter près de 400 millions d’euros en aménagement, auxquels il faudra ajouter l’achat des véhicules.
Ils sont brandis comme la meilleure alternative à la voiture individuelle et aux problèmes de congestion. Promis par Nathalie Appéré lors de la campagne des élections municipales en 2020, les trambus viendront relier Rennes à sa première couronne d’ici quelques années. De 2027 à 2030, quatre lignes 100 % électriques seront mises en service afin d’offrir une solution compétitive de transports en commun aux habitants qui ont l’habitude de prendre leur voiture pour leurs déplacements quotidiens. La première qui devrait être opérationnelle sera la ligne T2, qui reliera Cesson-Sévigné à Vezin-le-Coquet en passant par le cœur de Rennes. Suivront ensuite les lignes entre Saint-Grégoire et Rennes (T1) et celle entre Saint-Grégoire et Chantepie (T3). La dernière qui devrait être livrée, sans doute courant 2030, sera la ligne entre Saint-Jacques-de-la-Lande et Bruz, dont le tracé n’est pas complètement arrêté.
Pour lancer ce projet estimé à 390 millions d’euros, la métropole a souhaité consulter ses habitants, en vue de recueillir leurs interrogations. « Elles sont légitimes. Les gens se demandent pourquoi la ligne ne passe pas chez eux. Pourquoi elle va dans le centre de Cesson mais pas jusqu’à Pacé, par exemple. Ces interrogations, il nous fallait y répondre, expliquer que les choix des tracés ont été dictés par une exigence de densité de population et d’emplois. On ne peut pas desservir les 43 communes et tous les hameaux avec un trambus. Il faut un certain nombre de voyages pour que ce soit vertueux sur le plan économique et écologique », rappelle la présidente de la métropole Nathalie Appéré.
« Les gens ont besoin d’une alternative à la voiture »
A moins de quatre ans de la première inauguration, la collectivité se prépare déjà à lancer les appels d’offres concernant le matériel roulant qui devrait ressembler à un mariage urbain entre un bus et tramway. Sur ce point, les avis des habitants sont clairs : ils veulent un bus spacieux, confortable, avec de larges vitres, du Wifi, des prises électriques… Mais ce qu’ils attendent avant tout, c’est de la fréquence et de la rapidité.
« On voit qu’il y a une attente forte. Les gens ont envie que les trambus arrivent rapidement. Ils ont besoin d’une alternative à la voiture, ils sont prêts pour ça », assure Matthieu Theurier. Le vice-président aux transports promet qu’en heure de pointe, la cadence pourra monter jusqu’à « un bus toutes les quatre minutes » sur certaines lignes. « A ce rythme-là, on se rapproche du métro », explique l’élu écologiste.
A partir de 2025, la conception des quatre futures lignes devrait s’accompagner de travaux assez lourds pour donner la priorité à ces futurs bus à haut niveau de service. Il faudra passer par des acquisitions foncières, de l’adaptation de voirie mais aussi par l’aménagement de stations bien équipées, comme l’ont demandé ceux qui se sont exprimés.
« La consultation fait ressortir une volonté des habitants de végétaliser le tracé, de pousser un peu la voiture pour se réapproprier l’espace comme on a pu le faire avec la ligne B », avance Matthieu Theurier. Ces travaux seront cependant bien moins longs et coûteux que pour la deuxième ligne de métro. « L’enjeu le plus important, c’est une mise en service rapide, c’est pour ça que nous avons fait le choix du trambus. Le niveau d’attente est très fort », assure Nathalie Appéré. Il va encore falloir patienter quelques années.
À lire aussi