Rennes : Cette piscine classée va coûter un bras à rénover
Plouf•Un diagnostic technique a débouché sur une facture de 25 millions d’euros que la municipalité n’est pas prête à débourserCamille Allain
L'essentiel
- Classé aux monuments historiques, le bassin imaginé par l’architecte Emmanuel Leray et décoré par la famille de mosaïstes Odorico souffre du poids des années.
- D’après les bureaux d’études spécialisés et les services des Bâtiments de France, le coût des travaux devrait être de 19 millions d’euros.
- Il est peu probable que les travaux se fassent avant la fin du mandat.
Quelques éclats de béton se sont échappés du toit en octobre, obligeant la ville de Rennes à fermer la piscine Saint-Georges pendant six jours. Classé aux monuments historiques, le bassin imaginé par l’architecte Emmanuel Leray et décoré par la famille de mosaïstes Odorico souffre du poids des années. Inaugurée en 1926, la belle piscine va devoir faire l’objet d’un important chantier de réparation.
Mené fin 2021 par la ville, le diagnostic patrimonial et technique a livré des conclusions inattendues. D’après les bureaux d’études spécialisés et les services des Bâtiments de France, le coût des travaux devrait être de 19 millions d’euros. En y ajoutant les frais liés aux études et à la maîtrise d’œuvre, la facture devrait même grimper à 25 millions.
Ce montant qui correspond à peu près à la construction du futur centre aquatique de Villejean ou à l’investissement consenti par Saint-Malo agglo pour s’offrir un centre aqualudique. Pourquoi le chantier est-il si coûteux ? Parce que le bâtiment est classé, évidemment. Mais d’abord parce que les travaux sont colossaux. D’après la municipalité, il faudra reprendre toute la charpente, refaire l’ensemble des bassins, soigner l’isolation thermique et changer toutes les installations de chauffage.
La conseillère municipale d’opposition Carole Gandon avait également fustigé « le manque d’anticipation et d’intérêt de la municipalité sur l’état réel de cette piscine ». L’élue craint que la rénovation ne soit pas effective avant la fin du mandat de Nathalie Appéré en 2026. La municipalité rappelle « le contexte financier difficile pour les collectivités locales » notamment concernant le coût de l’énergie. Et il se dit que les piscines en consomment beaucoup.