Crédit à la consoLa ligne B du métro de Rennes ne sera pas remboursée avant… 2049

Rennes : La ligne B du métro ne sera pas remboursée avant… 2049

Crédit à la consoLa métropole rennaise a emprunté un demi-milliard d’euros pour financer la deuxième ligne de métro qu’elle vient d’inaugurer
La ligne B du métro de Rennes a été inaugurée le 20 septembre 2022. Exploitée par Keolis et son réseau Star, elle fait circuler un métro automatisé conçu par Siemens Mobility.
La ligne B du métro de Rennes a été inaugurée le 20 septembre 2022. Exploitée par Keolis et son réseau Star, elle fait circuler un métro automatisé conçu par Siemens Mobility.  - C. Allain/20 Minutes / 20 Minutes
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Inaugurée le 20 septembre, la ligne B du métro de Rennes fait partie des plus gros chantiers français des dernières années.
  • Financé à plus d’un milliard d’euros par Rennes Métropole, le chantier a fait l’objet d’un emprunt important de la collectivité.
  • D’après les calculs, le remboursement des 500 millions d’euros empruntés devrait être finalisé en 2049.

Elle a déjà ses adeptes. Ceux qui kiffent ses grandes stations joliment décorées. Ceux qui profitent de ses rames élargies où l’on peut se croiser. Ceux qui habitent le long de son tracé et l’attendaient depuis des années. Et même ceux qui ne faisaient que la critiquer en affirmant qu’elle n’allait jamais fonctionner. Depuis le 20 septembre, la ligne B du métro de Rennes est une réalité. Son inauguration a presque fait oublier qu’avant d’arpenter chaque jour son tracé, la ligne avait été un immense chantier. Et qui l’a financé ? Nous allons vous l’expliquer.

Inaugurée avec près de deux ans de retard dû au Covid-19 et à quelques négligences assumées par Siemens Mobility, la ligne B était déjà rêvée par le maire Edmond Hervé il y a une quinzaine d’années. Au final, il aura fallu neuf ans pour que cet impressionnant chantier soit bouclé. Montant de l’investissement : 1,3 milliard d’euros en valeur « fin de chantier » (2022 donc). Pour la financer, Rennes Métropole n’a eu d’autre choix que d’emprunter. Deux petits crédits à la conso pour un total de 500 millions d’euros à rembourser sous 25 et 30 années. « La dette associée à la ligne B sera totalement remboursée en 2049 », promet la collectivité.

« Ces durées d’emprunt sont tout à fait raisonnables »

Peut-on dire que c’est long ? Difficile de juger tant les montants sont élevés, mais la métropole jure que le crédit est parfaitement maîtrisé. « Ces durées d’emprunt sont tout à fait raisonnables au regard de cet investissement majeur et de la durée de vie des constructions et équipements », explique la métropole que nous avons sollicitée. Elle cite l’exemple d’une simple rame de métro, qui prendrait 30 ans à être remboursée. Ou du génie civil qui s’amortit habituellement sur « 60 ans à 100 années ».


Le temps de remboursement dépendra aussi du succès commercial de la ligne B. Plus elle sera fréquentée, plus elle sera vite remboursée. Grâce à cela, la ligne A avait été amortie dès l’année 2010 et non pas en 2017 comme annoncé. Pour son premier bébé inauguré en 2002, la métropole s’était aussi beaucoup moins endettée. Le montant global de la construction de la première ligne de métro rennaise s’était élevé à 550 millions d’euros, soit moins de la moitié du 1,3 milliard d’euros de la ligne B.

Quelques subventions pour aider la collectivité

Pour boucler le financement de son nouveau joujou, la collectivité bretonne a emprunté 500 millions d’euros, auxquels se sont ajoutés 576 millions d’euros d’autofinancement et 245 millions d’euros de subventions. L’État et la région ont mis 90 millions chacun pour les travaux, le département a versé 30 millions et l’Union européenne a glissé 14 millions dans la tirelire.