A LA PORTESans gymnase pour s’entraîner, les handballeuses rennaises au chômage ?

Rennes : Sans gymnase pour s’entraîner, les handballeuses pros bientôt au chômage ?

A LA PORTEPensionnaires de deuxième division, les joueuses du Saint-Grégoire Rennes Métropole Handball craignent de voir le club disparaître
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Le club féminin de handball de Rennes Métropole pourrait disparaître dès la semaine prochaine s’il ne trouve pas de gymnase pour s’entraîner.
  • Si elle joue ses matchs à Saint-Grégoire le week-end, l’équipe aimerait trouver un gymnase pour ses créneaux de semaine.
  • Pensionnaire de deuxième division, le club compte une vingtaine de salariés.

La rencontre prévue samedi face à Palente-Besançon aura un goût particulier pour les handballeuses rennaises. Parce qu’en plus d’être le premier match de championnat, il pourrait aussi être le dernier. La faute à un vilain problème de gymnase. Pensionnaires de la deuxième division française de handball, les joueuses professionnelles du Rennes Métropole Handball ne savent toujours pas où elles pourront s’entraîner la semaine prochaine. Leur manager prévient. Si aucune solution n’est trouvée, ce sera la fin de la structure, créée il y a vingt ans. Une invitation a déjà été lancée aux amoureux du club pour l’enterrer à l’occasion du match de coupe de France prévu le samedi 10 septembre à la Ricoquais.

Depuis que les dirigeants du Rennes Métropole Handball ont décidé de pousser l’équipe phare jusqu’en D2, ils ont fait face à une difficulté de taille. Dans un territoire où les gymnases sont surchargés, difficile pour un club de s’offrir le « meilleur » créneau du soir entre 18h30 et 20 heures. Depuis une dizaine d’années, les « Roses » s’entraînaient dans le gymnase du lycée Bréquigny, à Rennes. Pas idéal car trop petit mais bien pratique faute de mieux. Cette année, le lycée a interdit aux handballeuses de jouer avec la résine qu’elles utilisent pour coller au ballon. « C’est comme si on demandait à des footballeurs de jouer sans crampon », résume Olivier Mantès, l’entraîneur et manager du club qui compte une vingtaine de salariés, dont onze joueuses.

Le club face à « un silence total »

Le RMH, dont le siège est implanté à Rennes, joue en compétition à Saint-Grégoire le week-end. Mais impossible pour la Ricoquais d’accueillir l’équipe tous les soirs de la semaine pour s’entraîner. Sans solution, le club a voulu construire son propre gymnase, en réinvestissant un hangar désaffecté. Mais il s’est heurté au plan local d’urbanisme, qui interdit tout nouveau projet privé. « Aujourd’hui, on appelle les collectivités à l’aide pour pouvoir continuer. Mais on n’a aucun retour. C’est un silence total », annonce, dépité, le manager. Contactée, Rennes Métropole n’a pas été plus bavarde avec nous, assénant un argument béton. « Le sport n’est pas de la compétence de la métropole. C’est aux villes de gérer cela ».

Pour l’heure, seules des structures privées ont proposé leur aide aux joueuses grégoriennes. « Mais peut-on demander à des joueuses de faire 80 km par jour, juste pour aller s’entraîner ? », interroge Olivier Mantès. Dès mardi, il faudra qu’une solution soit trouvée.