C’est un voyage dans le futur qui nous était proposé ce mercredi en fin de matinée. Avec deux ans et demi de retard, nous avons enfin eu le privilège d’emprunter la ligne B du métro rennais. Le temps d’un trajet express entre les stations Sainte-Anne et ViaSilva, élus et journalistes ont pu apprécier le confort des nouvelles rames. Mais aussi éprouver une certaine sensation de vitesse par rapport à la ligne A, même si le constructeur Siemens assure que l’allure sera la même sur les deux lignes.

Pour les Rennais et les Rennaises, il va falloir par contre patienter encore trois mois avant de pouvoir emprunter la ligne B du métro rennais qui commencera à circuler le mardi 20 septembre à 5h15. Courant mai, à l’annonce d’un énième report, Siemens Mobility France espérait encore pouvoir « remettre les clés fin juin ». Il n’en sera rien. Car la ligne B n’est pas encore totalement opérationnelle. Si les dernières difficultés techniques, comme l’usure anormale des galets de guidage et le problème de « réveil » des rames au moment de quitter le terminus, ont été résolues, il reste encore quelques points à régler. « Le dossier de sécurité a été déposé et les quelques réserves restantes devraient pouvoir être levées début juillet », indique Nathalie Appéré, maire de Rennes.

Un démarrage en mode dégradé pas souhaité

Mais c’est surtout le nombre de rames disponibles qui a incité les élus et le constructeur à la prudence. A ce jour, 17 sont déjà opérationnelles tandis que les réglages sont encore en cours sur quatre autres. « Même si le système est le même, chaque nouvelle rame nécessite des réglages », détaille Stéphane Bayon de Noyer, directeur de projets chez Siemens. Avec 21 rames prêtes en simultané, la ligne B aurait été en capacité de rouler en mode dégradé dans le courant de l’été.

Mais cette option n’avait pas les faveurs des élus. « On aurait pu baisser la fréquence des rames ou réduire les horaires en n’ouvrant que le matin ou l’après-midi, précise Nathalie Appéré. Mais au regard des attentes, il nous a paru souhaitable d’avoir dès le début un fonctionnement et un niveau de performance optimal ». Courant juillet, trois nouveaux trains rejoindront également le parc, nécessitant là aussi plusieurs semaines de réglage, tandis que la dernière rame sera livrée courant octobre.

Eviter le rush de la première quinzaine de septembre

Techniquement, la mise en service de la ligne B aurait été « envisageable » le 1er septembre, jour de la rentrée des classes. Mais là aussi, les élus ont préféré jouer la montre. « On sait que la première quinzaine de septembre est une période chargée avec la rentrée étudiante qui entraîne généralement un pic de fréquentation, souligne la présidente de la métropole. On a donc choisi une période un peu moins tendue pour la mise en service ».

Tombant un mardi, l’ouverture de la ligne B sera bien sûr bien moins festive que celle de la ligne A, inaugurée en grande pompe pendant tout un week-end en mars 2002. « Mais ce temps festif aura lieu avec une période de gratuité et une inauguration officielle », souligne Nathalie Appéré, gardant secret le programme des festivités. « Mais c’est secondaire, le plus important est que tout fonctionne le 20 septembre ».