Rennes : Les portillons du métro se ferment pour mieux s’ouvrir pour les personnes handicapées
ACCESSIBILITÉ•Un nouveau dispositif installé depuis mardi dans les stations va permettre aux personnes en fauteuil roulant d’activer les barrières grâce à un badgeJérôme Gicquel
L'essentiel
- A Rennes, l’installation de portillons anti-fraude en décembre 2020 a provoqué la colère des personnes en situation de handicap.
- Faute de solution pour permettre l’accès des personnes en fauteuil roulant, ces portillons sont restés ouverts.
- Ils vont progressivement être fermés avec l’installation d’un badge sur les fauteuils roulants qui permettra l’ouverture automatique des portes.
Le 1er décembre 2020 avait marqué la fin d’une exception rennaise avec l’installation de portillons anti-fraude dans le métro, qui était jusqu’à présent en accès libre. Le sujet a longtemps divisé les socialistes et les écologistes, les Verts jugeant que la mesure « coûtait cher et ne servait à rien » et constituait « un frein à l’accessibilité ». Ironie de l’histoire, c’est leur chef de file Matthieu Theurier, désormais vice-président de la métropole aux mobilités et aux transports, qui a été chargé de mettre en place le dispositif.
A peine installés, les portillons anti-fraude ont provoqué la colère des personnes en situation de handicap. En cause, l’emplacement des deux valideurs sur le portillon PMR (personne à mobilité réduite) installé dans chaque station de la ligne A. « On avait prévenu que le geste de validation serait impossible pour certaines personnes en fauteuil roulant qui ont des problèmes de motricité au niveau des bras », souligne Gaëtan Deschamps du collectif On Existe, créé pour l’occasion.
Un badge installé sur le fauteuil roulant
En attendant qu’une solution technique soit trouvée, les portillons PMR sont restés ouverts, permettant aux personnes en situation de handicap, mais aussi aux fraudeurs, d’accéder facilement au métro. Plus d’un an et demi plus tard, un dispositif a enfin été trouvé pour permettre la fermeture de ces portillons. Il fonctionne un peu sur le même principe que le télépéage avec l’installation d’un badge (lire encadré) sur le côté droit du fauteuil roulant. Quand la personne s’approche du portillon, le badge est ainsi détecté et les portes s’ouvrent automatiquement.
« L’ajout de ce troisième valideur par télécommande est une première en France », souligne la métropole rennaise, qui va installer ce logiciel de détection sur l’ensemble des portillons PMR jusqu’au 24 juin. Opposé depuis le départ à ces portillons, Gaëtan Deschamps salue toutefois une grande avancée pour les personnes en situation de handicap. « Il va falloir maintenant tester ce dispositif en situation mais cela semble la meilleure option possible », indique Gaëtan Deschamps, « fier d’avoir mené et gagné cette bataille ».
Certaines personnes en fauteuil privées d’accès
« Mais le combat ne s’arrête pas là », promet-il. Au sein du collectif On Existe, on pointe ainsi le manque de place dans certaines stations entre l’ascenseur et le portillon, ce qui provoque parfois des embouteillages. Certaines personnes en situation de handicap se plaignent aussi de ne pas pouvoir accéder au métro rennais comme Jean-Pierre. « Depuis que je suis passé d’un fauteuil manuel à un fauteuil électrique qui est plus large, je ne passe plus au niveau des portillons », indique-t-il, assurant que plusieurs personnes comme lui sont dans son cas.
« Cela me bloque dans mes déplacements et cela me fait perdre du temps car c’est beaucoup plus compliqué avec le bus ou le service Handistar », dénonce-t-il, promettant de prendre contact avec le collectif On Existe pour faire remonter ses revendications.