Une première mondiale à Rennes ? Un aimant à stickers débarque en pleine rue
STREET ART•Un ancien panneau publicitaire a été installé sur la place de Bretagne à Rennes en vue d’y accueillir des autocollantsCamille Allain
L'essentiel
- A Rennes, un premier aimant à stickers vient d’être installé sur la place de Bretagne.
- Imaginé dans le cadre du budget participatif, ce tableau à autocollants a été financé avec l’accord de la municipalité.
- Ses « inventeurs » espèrent que cette branche du street art gagne en visibilité et en crédibilité, avec l’envie de collecter régulièrement les stickers.
Dans les faits, ce n’est qu’un ancien panneau autrefois dédié à l’affichage libre qui avait été réformé. Depuis quelques jours, cette plaque de métal plantée sur deux poteaux s’est peut-être transformée en une première mondiale. C’est en tout cas ce que pense son « inventeur ». Président de l’association Dimension Cult, Yannick est-il à l’origine de la naissance du premier « aimant à stickers » du monde ? Pas impossible. Depuis le début du mois de mai, son panneau est installé entre les jardinières et la terrasse d’un café de la place de Bretagne, à Rennes. Inauguré ce lundi, le fameux aimant est l’équivalent d’un mur autorisé de graff. Ici, les colleurs de stickers peuvent venir poser en toute liberté.
On les retrouve d’ordinaire sur les feux tricolores, les gouttières ou les toilettes des bars rock de Rennes. Qu’ils fassent la promotion d’un groupe de punk, d’une association de supporters de foot ou dénoncent les violences policières, les stickers s’affichent partout en ville. Dans la capitale bretonne, cette mode issue du street art a désormais son QG sur un panneau de 2 mètres de large. « Le sticker, c’est une pratique confidentielle du street art mais qui n’est pas très visible ni très reconnue. Le fait d’avoir un support validé par la ville, ça le légitime. Ça rend la pratique plus visible que sur une gouttière », explique son inventeur.
Chaque « artiste » souhaitant coller son autocollant peut désormais le faire, y compris en recouvrant un précédent. Et dès que le panneau de plexiglas sera plein, l’association Dimension Cult l’enlèvera pour collecter les messages laissés. « On pourra alors avoir une bonne idée de ce qu’il se sera passé à Rennes à cette période. Les stickers illustrent l’évolution de notre société, les conflits sociaux, ils sont un marqueur de temps, un espace de liberté », poursuit Yannick. Son association a ouvert le bal en collant quelques dizaines de stickers issus de la « No hate family » (la famille sans haine littéralement) qui réunit des centaines d’artistes du monde entier autour de messages positifs.
« C’est de l’art très accessible »
Si la capitale bretonne a vu naître ce projet d’aimant à stickers, c’est aussi parce qu’elle abrite un colleur fou. Celui qui se surnomme lui-même MéMé a produit des milliers d’autocollants qu’il s’amuse à envoyer dans le monde entier. Détournant des logos de marques connues pour y écrire MéMé, l’artiste fait partie des personnes qui ont fait de ce mur une réalité. Une passion démarrée il y a près de dix ans pour rendre hommage à sa grand-mère qui n’avait jamais bougé de sa vie et qu’il fait désormais voyager à travers ses autocollants.
Un art urbain ou du vandalisme ? « Pour moi, c’est de l’art très accessible. Parce que c’est facile à faire et que c’est à la vue de tout le monde. Depuis que je les colle, je n’ai jamais eu de remarque négative qui m’a laissé penser que c’était du vandalisme », explique MéMé.
Notre dossier sur le street art
L’association Dimension Cult espère désormais que le fameux aimant attirera les curieux. Et que d’autres panneaux de ce genre émergeront dans les autres quartiers rennais, mais aussi partout en France. Des contacts ont déjà été pris des adeptes du sticker à Marseille, Bordeaux ou encore au Mans.