Rennes : Bientôt une nouvelle poubelle pour tous les habitants de Rennes Métropole
DECHETS•Un ambitieux plan de réduction des déchets a été adopté par la collectivité afin de limiter au maximum les ordures ménagèresCamille Allain
L'essentiel
- La métropole de Rennes lance un vaste plan de réduction de ses déchets en mobilisant ses habitants.
- Un seau à compost sera distribué à tous les foyers et des aires de compost collectives seront aménagées, ainsi qu’une collecte de ces biodéchets.
- La métropole va aussi sensibiliser les habitants au réemploi et au vrac.
Ce ne sera pas une nouveauté pour tout le monde. Mais pour certains, l’arrivée d’une nouvelle poubelle sera sans doute une petite révolution. Cinq ans après avoir élargi ses consignes de tri sélectif, Rennes Métropole souhaite inciter ses habitants à générer moins d’ordures ménagères en instaurant une poubelle dédiée aux biodéchets. D’ici une à deux années, chaque foyer de la métropole sera doté d’un petit seau destiné à recevoir les déchets alimentaires qui seront ensuite compostés. « C’est une nouvelle poubelle qui va arriver. Mais on va accompagner les habitants. Chaque foyer recevra la visite d’un médiateur déchets qui l’aidera à adopter les bons gestes », promet Laurent Hamon.
La « nouvelle poubelle » évoquée par le vice-président de Rennes Métropole délégué aux déchets n’est ni plus ni moins qu’un petit composteur. Un système banal pour tous ceux qui jardinent un peu et apprécient cette matière organique habitée par des milliers de vers de terre. Mais beaucoup moins connu de ceux qui vivent en appartement. En plus de fournir un seau aux habitants, la métropole va devoir multiplier la présence de composteurs au pied des immeubles pour évacuer les épluchures de fruits, de légumes ou les restes alimentaires (en dehors de la viande et du poisson). La métropole compte actuellement 500 aires collectives. Elle prévoit de multiplier ce nombre « par trois ou quatre » dans les années à venir. Et là où c’est impossible ? « Nous mettrons en place des conteneurs communs qui seront vidés lors d’une collecte dédiée aux biodéchets », poursuit l’élu.
Pour les occupants d’un pavillon avec jardin qui souhaiteraient un composteur individuel, la collectivité ambitionne également d’accélérer. Alors qu’elle distribue gratuitement 2.000 composteurs par an, la métropole espère en fournir 4.000 dès 2024.
Ces choix forts viennent s’inscrire dans un ensemble de mesures destinées à réduire la quantité d’ordures ménagères de 12 % d’ici 2030. Un sacré défi dans un contexte d’essor démographique continu qui voit des milliers de nouvelles familles s’installer chaque année. Surtout quand on sait que la métropole fait déjà partie des plus « vertueuses » sur le plan des déchets mais qu’elle n’a su descendre sa quantité d’ordures ménagères que de 4 % de 2009 à 2019. « Nous devons changer notre vision sur les déchets et les voir comme une ressource », rappelle l’écologiste Laurent Hamon.
Pour y parvenir, la collectivité va multiplier les actions. Outre la nouvelle poubelle, elle entend distribuer un kit de vrac et relancer la consigne, équiper toutes ses déchetteries d’ateliers de réemploi et former les habitants à utiliser les déchets verts dans leur propre jardin via du paillage ou du broyage. Les déchetteries de la métropole seront bientôt équipées de bornes de contrôles d’accès utilisables via la carte Korrigo mais resteront (pour l’instant) gratuites et sans restrictions. « Nous voulons d’abord connaître les habitudes des habitants, les flux ». La collectivité a pourtant renoncé à mettre en place la redevance incitative, espérant que la législation française évolue puisse permettre de l’appliquer sur de l’habitat collectif.