Bretagne : Bientôt la fin de l’épisode de pollution de l’air (merci la pluie)
PARTICULES FINES•Depuis cinq jours, la région subissait une pollution aux particules fines liées à des conditions météorologiques douces mais sans vent, obligeant la préfecture à imposer des restrictionsCamille Allain
L'essentiel
- Ce lundi, la qualité de l’air s’était nettement améliorée dans le Finistère et le Morbihan.
- Depuis jeudi, l’association Airbreizh alerte sur les concentrations en PM 10 et PM 2.5 – ces microparticules qui se logent dans nos poumons – dans la région.
- La raison de cette pollution est multiple : le trafic routier, le chauffage mais aussi l’activité agricole et ses intenses sessions d’épandage de printemps.
Si on était mauvaise langue, on dirait que la mise en place de la vignette Crit’Air a eu un bel impact sur la pollution de l’air dimanche. Mais ce serait sans doute exagéré. Disons plutôt que les conditions météorologiques qui favorisaient la stagnation des polluants au-dessus de la Bretagne ont légèrement changé et contribué à les disperser. Ce lundi, la qualité de l’air s’était nettement améliorée dans le Finistère et le Morbihan. Un peu moins dans les Côtes d’Armor et l’Ille-et-Vilaine, où le seuil d’alerte de 50 microgrammes par mètre cube d’air était toujours dépassé.
La légère brise qui souffle sur la région mais surtout l’arrivée imminente de la pluie permettent d’être optimiste. Après cinq jours de pollution aux particules fines, la Bretagne va pouvoir respirer. « Même une petite pluie lessive l’atmosphère. On le voit instantanément sur nos capteurs, c’est frappant », assure Gaël Lefeuvre, directeur d’Airbreizh. Depuis jeudi, l’association alerte sur les concentrations en PM 10 et PM 2.5 – ces microparticules qui se logent dans nos poumons – dans la région. L’épisode a pris fin ce lundi à l’ouest et devait s'arrêter cette nuit à Rennes et en Ille-et-Vilaine avec l’arrivée de la pluie.
La moyenne journalière des émissions d’ammoniac a été multipliée par quatre
La raison de cette pollution est multiple. « Le vent du nord est nous a apporté des masses d’air chargées de particules qui se sont ajoutés à nos sources d’émissions locales », explique le directeur d’Airbreizh. Le trafic routier, le chauffage mais aussi l’activité agricole et ses intenses sessions d’épandage de printemps ont dégradé la qualité de l’air dans la région.
S’il est difficile de savoir quelle part représente chaque activité, l’impact des épandages semble évident à cette période de l’année. En utilisant des fertilisants ou des engrais, les agriculteurs rejettent de l’ammoniac qui est une source importante d’émission de particules fines. En quelques semaines, la moyenne journalière des émissions d’ammoniac a été multipliée par quatre d’après les relevés de la station rurale de Kergoff à Merléac (Côtes d’Armor), passant de quatre microgrammes par mètre cube début mars à plus de 20 ces derniers jours.
La pollution de l’air serait à l’origine de la mort de 48.000 morts prématurées par an en France. Concernant les particules fines, « entre 400 et 4.400 personnes sont exposées quotidiennement à des concentrations pouvant potentiellement dépasser la valeur guide établie par l’OMS », relevait Airbreizh dans une étude récente.