HOPITALA Rennes, le nouveau CHU va améliorer la vie des patients et des soignants

Rennes : « Savoir où est l’entrée »… Le nouveau CHU va améliorer la vie des patients et des soignants

HOPITALL’établissement rennais fait l’objet d’une complète reconstruction afin de rassembler toutes ses spécialités sur un seul site
Covid-19 : Seize nouvelles professions peuvent réaliser des tests de dépistage.
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • La construction du nouveau CHU de Rennes avance à bon rythme malgré le Covid-19, selon la direction de l’hôpital.
  • Le site de Pontchaillou a été choisi pour accueillir l’ensemble des spécialités médicales, aujourd’hui dispersées sur plusieurs sites.
  • Jugés vétustes, certains bâtiments devraient être démolis, même si les décisions n’ont pas encore été actées.

C’est un chantier monumental. A Pontchaillou, on ne peut pas passer à côté du futur « centre chirurgical interventionnel ». En construction depuis quelques mois, le futur bâtiment central du CHU de Rennes ressemble pour l’heure à un impressionnant champ de fondations de béton surplombé par trois grues. Difficile d’imaginer que, d’ici à la fin de l’année, les six étages de l’immeuble seront érigés. « Le chantier se poursuit sans retard en dehors des deux mois d’arrêt du printemps 2020, assure Véronique Anatole-Touzet, directrice du CHU de Rennes​. On devrait avoir réalisé tout le gros œuvre en 2022. » Le bâtiment abritera 240 chambres et 55 salles d’opération, dont 35 blocs opératoires adaptables aux différentes spécialités. Un point central dans le labyrinthe qu’est aujourd’hui Pontchaillou : « Ce qui manque sur ce site, c’est de savoir où est l’entrée », reconnaît Jean-Yves Gauvrit, président de la commission médicale de l’hôpital.

Annoncée en 2017 par la maire de Rennes, Nathalie Appéré, qui officie comme présidente du conseil de surveillance du CHU, la reconstruction de l’hôpital ne souffre visiblement pas de l’épidémie de Covid-19. Si le personnel soignant est épuisé, les professionnels du BTP qui interviennent à leurs pieds semblent travailler dans le bon tempo. Notons cependant que la facture a flambé du fait notamment de la hausse du prix des matériaux, portant l’addition à 765 millions d’euros, contre un peu plus de 600 millions au départ. L’Etat a annoncé qu’il verserait 85 millions d’euros pour éponger la note de ce projet décrit comme « indispensable » par sa direction. « C’est indispensable, parce que certains locaux ne sont plus adaptés et parce que nos sites sont trop éclatés », résume la directrice.

« On aurait sans doute pu fermer moins de blocs »

A entendre les praticiens, la crise du Covid-19 a conforté la nécessité de regrouper les différents sites. « On a eu de vrais problèmes de transferts à cause de la dispersion, assure le professeur Gauvrit. Si on n’avait pas eu ces contraintes, on aurait sans doute pu fermer moins de blocs. » Les transferts sont aujourd’hui pénibles, tant pour le personnel que pour les patients, qui doivent parfois changer plusieurs fois de bâtiment dans leur parcours de soins.

Le chantier de construction du futur CHU de Rennes se poursuit au milieu de l'hôpital existant à Pontchaillou.
Le chantier de construction du futur CHU de Rennes se poursuit au milieu de l'hôpital existant à Pontchaillou. - C. Allain / 20 Minutes

D’ici à 2026, le « nouveau » CHU accueillera donc l’ensemble des spécialités qui sont aujourd’hui réparties sur dix sites différents et obligent le personnel hospitalier à parcourir plus de 300.000 km par an. L’hôpital Sud et sa maternité sont concernés par ce réaménagement qui pourrait les faire disparaître du quartier du Blosne. Que vont devenir les anciens bâtiments ? « Nous en discutons actuellement avec la ville », assure la directrice, qui « ne peut pas en dire plus ». Une bonne partie des 7 hectares du site devrait être vendue et servira au financement des centaines de millions d’euros du nouvel hôtel. Mais une offre médicale sera maintenue dans ce quartier qui en manque déjà cruellement.

Sur le site de Pontchaillou, la première phase de travaux ne concerne pas que le centre chirurgical interventionnel. D’ici à 2026, l’hôpital femmes et enfants y sera construit, tout comme le centre de cancérologie Eugène-Marquis. Avec un défi : celui de faciliter la circulation des piétons, mais aussi de l’impressionnante logistique de l’établissement qui fait travailler 9.000 personnes. Un centre a été imaginé afin de faciliter le transit des médicaments, de la nourriture ou encore du linge.

Vétuste, le bâtiment principal vit probablement ses dernières années. Un temps actée, sa démolition complète est aujourd’hui en suspens. Conçu dans les années 1950, l’immeuble de béton accueillera les unités en attente de leur transfert vers les locaux flambant neufs. Et après ? Mystère. La moitié des bâtiments existants sera conservée.