Rennes : Des ossements humains découverts sous les pavés de la place de la Mairie
HISTOIRE•Un diagnostic est mené depuis une semaine par les équipes de l’Inrap, avant la plantation de plusieurs arbresCamille Allain
L'essentiel
- Plusieurs sépultures ont été découvertes cette semaine sous les pavés de la place de la Mairie à Rennes.
- Les ossements, qui pourraient remonter au Moyen-Age, vont être analysés.
- Le diagnostic réalisé par l'Inrap précède la plantation d'arbres voulue par la municipalité.
La dernière fois qu’ils avaient été ôtés, c’était peut-être en mai 1968 pour être balancés sur les forces de l’ordre. Cette semaine, c’est dans un contexte beaucoup plus calme que les chercheurs de l’Institut national de recherches archéologiques préventives ont travaillé sur la place de la Mairie de Rennes. Engagés dans un diagnostic préalable à la plantation d’arbres entre l’Hôtel de ville et l’opéra, les archéologues de l’Inrap ont mis à la lumière plusieurs sépultures. Des ossements humains appartenant à trois ou quatre corps ont été découverts sur la place, mais aussi un élément de maçonnerie, a appris 20 Minutes, confirmant une information de Ouest-France.
Depuis lundi, deux tranchées ont été ouvertes sur la place. Deux autres seront percées la semaine prochaine pour poursuivre ce diagnostic préalable à la plantation d’arbres. Si les éléments découverts par l’Inrap révèlent un fort intérêt archéologique et patrimonial, un chantier de fouilles plus conséquent pourrait être mené. En attendant, les ossements découverts ont été enlevés pour être étudiés de plus près.
La mise au jour d’ossements n’est pas surprenante dans cette partie de la ville habitée depuis le Moyen-Age. Avant la construction de l’opéra au XIXe siècle, des sépultures avaient été trouvées sur la place, conservées dans des coffres de schiste.
Rennes s’est habitué aux chantiers de fouilles ces dernières années. Un très grand nombre d’ossements, de maçonneries et d’objets ont été découverts sous l’ancien couvent des Jacobins, aujourd’hui transformé en centre des congrès. Les scientifiques ont notamment mis la main sur le corps de Louise de Quengo, retrouvé dans un état exceptionnel 350 ans après sa mort. Enterrée dans un cercueil de plomb avec le reliquaire du cœur de son mari, la défunte a été très bien conservée. « On a vu des chaussures, des tissus… Le textile était encore souple, c’était incroyable », expliquait alors Rozenn Colleter, anthropologue à l’Inrap. Les cheveux étaient encore présents, là où l’on ne trouve d’ordinaire que des os et des dents.