Rennes : « Ils ont besoin d’être rassurés »… Des milliers de lycéens « paumés » attendus au salon de L’Étudiant
ORIENTATION•La pandémie a privé de nombreux adolescents de portes ouvertes et de salons d’orientation, l’an dernierCamille Allain
L'essentiel
- Le salon de L’Etudiant se tient de jeudi à samedi au Parc-Expo de Rennes dans un contexte de forte reprise épidémique.
- Après une année blanche, les lycéens sont nombreux à s’interroger sur leur avenir, alors que les inscriptions sur Parcoursup démarrent dans deux semaines.
- Pour les établissements, ces salons sont essentiels pour informer mais aussi attirer de futurs élèves.
Le salon de L’Etudiant aura bien lieu. Chahutés par la vague Omicron, les organisateurs ne cessent de crier le maintien de leur événement dans les travées du Parc-Expo de Rennes ce jeudi, vendredi et samedi, craignant que des visiteurs ne manquent le rendez-vous. Traditionnellement, ce salon de l’orientation attire plus de 30.000 personnes en trois jours. « Nous serons en baisse cette année, nous le savons. Mais nous ne cherchons pas à battre des records de fréquentation. Plutôt à garder une bonne qualité d’accueil des visiteurs », assure Yoann Fleuriel. Le directeur de région Grand Ouest de L’Etudiant n’est pas inquiet. Après une année blanche où les jeunes ont été privés de salons et de portes ouvertes, nombreux sont ceux qui poussent les portes des événements dédiés à l’orientation en quête de solutions.
A deux semaines de l’ouverture des inscriptions sur la plateforme Parcoursup, plus de 700.000 élèves de terminale doivent sérieusement réfléchir à leur choix d’orientation. Si certains sont déjà fixés sur leur avenir, d’autres pataugent. « Sur les premiers salons que nous avons organisés, nous avons vu un afflux de jeunes qui semblaient un peu angoissés par le manque d’informations. L’angoisse de l’orientation, elle existe », assure Yoann Fleuriel. Le Covid-19 n’a pas aidé cette génération, contrainte à des mois de cours en distanciel et privé de portes ouvertes l’an dernier.
Sur les salons d’orientation, les gamins se pressent, souvent accompagnés de leurs parents, pour tenter de trouver la formation qui leur plaira. « Les parents et les jeunes ont besoin d’être rassurés, de rencontrer les responsables de l’école, de discuter avec d’anciens étudiants. C’est normal. C’est comme lors des portes ouvertes, ils veulent visualiser l’environnement », témoigne Anthony Chevalier. Il y a deux ans, il a ouvert l’antenne rennaise d’AGR, une école de l’image implantée depuis vingt-sept ans à Nantes. Pour son établissement qui a ouvert en pleine pandémie, les salons d’orientation sont incontournables. « On noue des contacts, on informe. Souvent, nous jouons aussi le rôle de conseillers d’orientation. Les lycéens se posent beaucoup de questions. On a même des collégiens qui nous demandent quelle spécialité choisir au lycée pour venir chez nous ou suivre tel ou tel cursus. »
Les universités et Sciences po annulent
A l’automne, bon nombre d’établissements avaient été pris d’assaut pour leurs portes ouvertes, preuve de l’énorme attente des futurs bacheliers. A la veille de l’ouverture du salon de L’Etudiant, les universités Rennes-1, Rennes-2 et Sciences po ont même fait savoir qu’elles ne seraient pas présentes, préservant leur personnel pour leurs portes ouvertes prévues le samedi 26 février. « En annulant leur présence au salon, les trois établissements souhaitent limiter les interactions et de ce fait préserver la continuité du service public en enseignement et en recherche », précisent les trois établissements dans un communiqué commun.
Tous les établissements ne peuvent pas se permettre de faire l’impasse, même au cœur de l’impressionnante vague de cas positifs causée par le variant Omicron. L’an dernier, la profession s’était déjà démultipliée pour se faire connaître auprès des élèves. « Les versions virtuelles des salons n’ont pas du tout fonctionné. Rien ne remplace le contact humain. Nous avons besoin de ces événements pour notre recrutement », assure Alexandra Frappier, chargée de communication à la Faculté des métiers de Ker Lann, à Bruz.
L’an dernier, ce centre de formation porté sur l’apprentissage et l’alternance a réussi à augmenter ses effectifs en post-bac. Mais pas dans les filières professionnelles post-collège. « Il y a parfois des déficits de confiance et des hésitations. Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, les besoins sont énormes mais on a de moins en moins de candidats. » La faculté des métiers capitalise sur les salons d’orientation pour tenter d’attirer des jeunes vers ces formations « qui offrent des perspectives de carrière très prometteuses », promet Alexandra Frappier. Avant le Covid-19, son équipe avait enregistré 400 contacts de jeunes uniquement sur le salon de l’Etudiant de Rennes. Une vraie opération de séduction.