Rennes : L’une ouvre le midi, l’autre le soir… Deux restauratrices se mettent en colocation
INITIATIVE•Gérante du restaurant Copain Copine, Aurore Erceau a accepté de louer son établissement trois soirs par semaine à Cécile Lefèvre qui propose de la cuisine italienneJérôme Gicquel
L'essentiel
- A Rennes, deux restauratrices partagent le même établissement avec l’une qui ouvre le midi et l’autre le soir.
- Copain Copine propose une cuisine traditionnelle du marché tandis que Paola a Casa fait voyager le client en Italie.
- Avant de se lancer dans cette colocation, les deux femmes ont travaillé quelques années ensemble dans un restaurant.
Deux restaurants en un. Voilà le concept assez inédit qui vient de voir le jour à Rennes. On le doit à deux restauratrices, Aurore Erceau et Cécile Lefèvre, qui partagent depuis quelques jours le même établissement, situé au 43 rue de Dinan, en contrebas de la célèbre place Sainte-Anne. Pour Aurore Erceau, la formule ne change pas. Gérante du Copain Copine depuis 2014, la restauratrice continue d’ouvrir son établissement du mardi au samedi midi, proposant à ses clients une cuisine traditionnelle du marché.
Mais depuis mardi, son restaurant, qui compte une vingtaine de couverts, a pris l’accent italien. Les mardi, mercredi et jeudi soirs, c’est Cécile Lefèvre qui s’installe derrière les fourneaux pour proposer chez Paola a Casa de bons petits plats en provenance de la botte. « C’est comme une colocation, souligne Aurore Erceau. On partage un lieu et on le fait vivre avec chacune notre identité culinaire ».
« Je ne me voyais pas reprendre un fonds de commerce », confie Cécile
Avant de se lancer dans cette aventure, les deux femmes se connaissaient déjà bien pour avoir travaillé ensemble pendant cinq ans au Café Breton, une adresse très connue dans la capitale bretonne. L’une a poursuivi son chemin en ouvrant le Copain Copine quand l’autre a tenu quelques années une librairie-salon de thé avant de faire un break de dix ans. « J’en ai profité pour reprendre mes études en décrochant une licence d’italien et un master en histoire de l’art », explique Cécile Lefèvre.
Au fil des années, la restauration a toutefois commencé à lui manquer. « Mais je ne me voyais pas reprendre un fonds de commerce, indique-t-elle. Cela me paraissait beaucoup trop ambitieux à mon âge ». Un ami qu’elles ont en commun lui a alors glissé l’idée de faire une colocation avec Aurore. « On n’avait jamais entendu parler d’un tel concept mais cela nous a vite emballées », souligne cette dernière.
Chacune sa carte et son chiffre d’affaires
Moyennant le versement d’un loyer, elle a donc accepté de confier son restaurant à son ancienne collègue trois soirs par semaine. « J’ai fait le choix de n’ouvrir que le midi pour mon équilibre familial donc cela ne change rien pour moi », assure Aurore. Après la fin de son service, sur les coups de 16 heures, elle passe désormais le relais à Cécile avec qui elle partage sa cuisine, ses ustensiles et même son frigo. « Mais les deux restaurants sont bien distincts avec chacun leurs cartes et leurs chiffres d’affaires », souligne Cécile.
Pour marquer la différence entre les deux adresses, elle apportera chaque soir une petite touche de décoration italienne et dressera les tables à sa guise avec ses propres verres et serviettes. « Par contre, elle n’aura pas le temps de repeindre la devanture ni de changer l’enseigne chaque soir », sourit Aurore, qui espère que ce « partage intelligent » leur apportera à toutes les deux de nouveaux clients.