Rennes : Pourquoi l’ancienne école occupée par des manifestants et migrants a-t-elle été évacuée ?
MANIFESTATION•La ville a demandé l'intervention de la police pour permettre l'évacuation du bâtimentCamille Allain
Une ancienne école de Rennes a été évacuée par les forces de l’ordre ce samedi en fin de journée. « L’intervention, qui a duré vingt minutes, s’est déroulée dans le calme », précise la préfecture dans un communiqué. Une centaine de personnes y avaient trouvé refuge après une manifestation organisée par le Collectif inter-organisations de soutien aux personnes exilées. Les militants espéraient y loger des familles sans hébergement. Cette ancienne école maternelle du Faux-Pont était affectée à des services municipaux et à des associations.
La maire de Rennes Nathalie Appéré a justifié sa demande de recours à la force publique par des raisons de sécurité. « Cette ancienne école n’est pas adaptée à de l’hébergement et a été affectée à des associations. La ville de Rennes, dont la responsabilité pénale est engagée en cas d’occupation sans droit ni titre, a demandé l’évacuation du bâtiment », a fait savoir la maire.
Dans un communiqué, la ville en a profité pour tacler l’Etat, rappelant sa mobilisation « pour pallier l’insuffisance de places et la saturation du dispositif national de mise à l’abri », expliquant assurer l’hébergement de 950 personnes chaque soir. « La ville n’est plus en capacité, logistique et financière, de proposer des places supplémentaires », assure-t-elle.
Largement insuffisant selon les associations
Ce samedi soir, la préfecture avait mobilisé son service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) « pour étudier la situation de ces familles et proposer des solutions de mise à l’abri adaptées ainsi qu’un accompagnement social ». Dans un communiqué, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a expliqué qu’elle mettait « à l’abri » 1.450 personnes chaque soir dans le département, pour un budget de dix millions d’euros dédié à l’hébergement d’urgence.
Une mobilisation insuffisante selon le Collectif inter-organisations de soutien aux personnes exilées. « Chaque année à Rennes, des centaines de personnes se retrouvent exclues des mesures d’hébergement et ce sont les associations qui prennent en charge les désengagements des institutions. Les conditions de la rue ne sont dignes pour personne, ni maintenant ni jamais, ni ici ni ailleurs », rappelle-t-il.