Rennes : Moins polluants, moins bruyants… Pourquoi Keolis a choisi d’équiper ses bus au gaz
TRANSPORTS•La métropole rennaise a aidé son délégataire pour l’achat de 68 bus GNVCamille Allain
L'essentiel
- La métropole et Keolis Rennes ont commandé 39 bus au gaz. Vingt-neuf autres seront livrés dans un second temps.
- Le coût d’achat de ces véhicules GNV est plus élevé mais leur carburant est moins coûteux que le diesel.
- Moins polluant et moins bruyant, le gaz sera couplé à l’électrique pour permettre l’abandon des bus au diesel d’ici 2030.
La dernière fois que Rennes Métropole a acheté un bus au diesel, c’était en 2015. Depuis, la collectivité a décidé d’investir dans des véhicules plus propres. D’abord en commandant 92 bus électriques, dont les premiers circulent en centre-ville depuis 2018. Puis en investissant massivement dans les bus au gaz, qui seront chargés de circuler sur les lignes métropolitaines. « Leur autonomie est plus conséquente », justifie Matthieu Theurier, vice-président de Rennes Métropole chargé des transports.
Tout juste livrés à Keolis Rennes, les bus au GNV n’entreront pas en service avant la rentrée de septembre. Le temps pour les conducteurs et les mécaniciens de se former. « La conduite est souple, le véhicule plus silencieux, plus sécurisé, c’est agréable », témoigne Gaël, agent de maîtrise chargé de conduire des élus et journalistes autour du dépôt de la zone de Mivoie, à Saint-Jacques-de-la-Lande. C’est dans cet atelier que les 39 premiers bus seront hébergés. Vingt-neuf autres seront livrés dans un deuxième temps entre 2022 et 2024.
L’objectif fixé par la métropole est simple : moins de 50 % de la flotte circulera au diesel en 2025. Et en 2030, 100 % du parc de 400 véhicules de Keolis et de ses filiales rouleront soit à l’électrique, soit au gaz.
Un surcoût rapidement amorti
L’investissement de la métropole, estimé à 23 millions d’euros, comprend aussi l’installation de stations de distribution de gaz, encore peu nombreuses dans la région. Longtemps boudé, ce moyen de propulsion affiche plusieurs avantages. « Il émet moins de gaz à effet de serre, surtout si le gaz est issu de la méthanisation. Mais surtout, il émet beaucoup moins de particules fines et est plus silencieux », justifie Matthieu Theurier.
Le coût d’achat est aussi plus élevé. De l’ordre de 380.000 euros, contre 290.000 euros pour un modèle diesel. Mais il reste moins cher que l’électrique, tout en offrant un carburant plus abordable. « Si l’on prend en compte l’amortissement, nous sommes gagnants », promet l’élu écologiste. Quant à la solution novatrice de l’hydrogène, elle est regardée de loin par la métropole, qui préfère « rester prudente » face au manque de maturité de la technologie.