Rennes : Un centre de santé communautaire ouvre au Blosne pour soulager le quartier
VIS MA VILLE•Regroupés en association, une dizaine de professionnels de santé s’installent dans ce quartier prioritaire où l’offre de soins manque cruellementJérôme Gicquel
L'essentiel
- A Rennes, un centre de santé communautaire ouvre ses portes lundi dans le quartier du Blosne où l’offre de soins est limitée.
- Le projet implique la participation des habitants du quartier.
- L’équipe médicale ambitionne d’en faire « un vrai lieu de vie » en proposant des animations de toutes sortes.
Les déserts médicaux ne concernent pas seulement les zones rurales. C’est aussi une triste réalité dans de nombreux quartiers prioritaires comme celui du Blosne à Rennes. Situé au sud de la ville, le quartier, qui compte près de 17.000 habitants, souffre depuis plusieurs années d’un manque d’offre de soins. Avec seulement 6,1 médecins généralistes pour 10.000 habitants, contre 13,4 en moyenne à l’échelle de la ville, le Blosne est d’ailleurs le quartier le moins bien doté en soins primaires dans la capitale bretonne.
Pour pallier cette carence, un centre de santé communautaire va ouvrir ses portes ce lundi place du Banat, tout près du futur conservatoire dont la construction s’achève. Premier établissement du genre dans le département, le centre est porté par une association et regroupe une dizaine de professionnels de santé dans un même lieu. Parmi eux, quatre médecins généralistes, une sage-femme, un infirmier spécialisé en éducation thérapeutique, une médiatrice santé ainsi qu’une orthophoniste qui les rejoindra dans quelques mois.
Des soins médicaux mais pas que
Une équipe de choc pour mettre en place « une démocratie sanitaire » dans le quartier, selon le docteur Charlotte Le Vacon. Exerçant auparavant en libéral, la jeune femme a été séduite par ce projet qui permet « de travailler réellement en équipe et d’offrir un temps plus long aux patients ». Leur mission principale sera bien sûr de soigner les habitants du quartier, dont « beaucoup n’ont pas de médecin traitant ». Mais le principe d’un centre communautaire repose aussi sur l’implication des patients. « Ils font partie intégrante du projet car ils habitent le quartier et en connaissent donc les besoins », souligne le docteur Ana Gonzalo.
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A travers un comité d’usagers, ces derniers pourront ainsi proposer des thématiques pour les futurs ateliers collectifs et participer peut-être à l’avenir à la gouvernance du centre. La structure ne se veut d’ailleurs pas que médicale et ambitionne de devenir « un vrai lieu de vie dans le quartier », selon le docteur Charlotte Le Vacon. « On a envie de créer du lien et des animations avec les autres acteurs du quartier », poursuit-elle. Autant de projets que l’équipe présentera ce lundi aux habitants du quartier avant de démarrer les consultations mercredi.