Rennes : Le plus vieil incinérateur de France bientôt à l’arrêt forcé pour se moderniser
DECHETS•Pendant les travaux de modernisation de l’usine d’incinération de Villejean, qui vont démarrer en avril 2022 et durer un an et demi, les déchets prendront la direction de BourgbarréJérôme Gicquel
L'essentiel
- Plus vieil incinérateur de France, l’usine de Villejean à Rennes va stopper ses fourneaux dans un an pour être modernisée.
- Pendant la durée des travaux qui vont durer un an et demi, les déchets prendront la direction de Bourgabarré avant d’être transférés vers des incinérateurs des départements voisins.
- Une fois remis en état, l’incinérateur de Villejean pourra fournir du chauffage à environ 35.000 habitants.
Le panache de fumée blanche qu’il dégage est visible de loin. Implantée depuis 1968 dans le quartier de Villejean à Rennes, l’usine de valorisation énergétique (UVE) avale chaque année 144.000 tonnes de déchets avant de les brûler. La chaleur produite lors de l’incinération fournit actuellement du chauffage à environ 20.000 logements du quartier ainsi que de l’électricité, utilisée pour les besoins de l’usine ou revendue à EDF.
Mais le plus vieil incinérateur de France a fait son temps et va devoir être entièrement rénové pour « gagner en efficacité », selon Laurent Hamon, vice-président de la métropole chargé des déchets et de l’économie circulaire. Votés en 2018 pour un montant de 115 millions d’euros, les travaux de modernisation débuteront en avril 2022. A cette date, l’incinérateur stoppera net ses fourneaux pendant une durée d’un an et demi.
Veolia décroche encore le contrat pour dix ans
Pendant toute cette période, la totalité des encombrants et 35 % des ordures ménagères non recyclables recueillies prendront la direction de Bourgbarré, commune située au sud de Rennes où un centre de transfert va voir le jour d’ici un an. De là, les déchets rennais seront ensuite transférés vers des incinérateurs des départements voisins. Les autres déchets ménagers habituellement brûlés à Villejean seront traités par le groupe Veolia, dont le contrat pour l’exploitation de l’usine de valorisation énergétique a été renouvelé pour une durée de dix ans jeudi soir au conseil de Rennes Métropole.
Une fois retapé, l’incinérateur devrait monter en puissance et « produire 40 % de chaleur et 120 % d’électricité en plus », selon Laurent Hamon. Il permettra alors de chauffer l’équivalent de 35.000 foyers. Lieu de stockage temporaire des déchets rennais, le site de Bourgbarré va également se spécialiser dans la gestion « innovante » des déchets du BTP, notamment le plâtre. « On va réfléchir à la façon de le valoriser et de le réutiliser dans une logique d’économie circulaire », précise l’élu.