Jérémy Le Troadec, Crêpier flambé
Bretagne•En 2017, un trublion costarmoricain au parcours de globe-trotter ouvrait avec son frère une crêperie-snack à Brest, nommée L’Ambassade Bretonne. Trois ans plus tard, ce sont bientôt dix restaurants que va compter la franchise de Jérémy Le Troadec...Régis Delanoë - Bretons
Lorsqu’il énumère la liste des boulots qu’il a pratiqués dans le passé, on peine à croire que Jérémy Le Troadec n’est âgé que de 32 ans. “Houla ! Alors : j’ai posé du placo sur des chantiers, découpé des cuisses de dindes, préparé des palettes de supermarché, ramassé des poulets et des échalotes, réparé des voitures et des motos… Tu veux que je continue ?” C’est un peu tout le panel des jobs que peut proposer le Centre-Bretagne à sa jeunesse que ce natif de Callac a testé. Une vie de bohème qui a longtemps convenu à ce fils d’agriculteurs de caractère, disons… épicurien, tendance foldingue. “J’ai quitté l’école sans diplôme ou presque, mais j’ai de la gueule et je sais être bosseur quand il le faut. Le truc, c’est que je suis un rêveur et j’ai la bougeotte.” Alors il bouge, le bougre. Entre deux contrats courts, il sillonne les continents. Il les a tous visités, plutôt deux fois qu’une, toujours en solo, avec un minimum d’affaires dans le sac. Son voyage le plus dingo ? “Aller supporter Guingamp à Pékin en 2014 sans prendre l’avion !” L’aventure est pour le moins cocasse : lorsque l’En Avant avait gagné le droit de défier le PSG en Chine après sa dernière victoire en Coupe de France, Jérémy s’était rendu sur place dans une antique Peugeot 205 échangée contre une remorque à chiens. Oui, vous avez bien lu. “Le moteur a cédé en Europe de l’Est et j’ai fini le périple en Transsibérien. Un sacré délire”, se gondole-t-il.
“C’était à l’arrache”
À l’époque déjà, le foufou hyperactif avait lâché l’intérim et était “monté à la capitale” tenter sa chance. “Je travaillais dans une brasserie de l’île Saint- Louis. Paris, j’aimais bien, mais la Bretagne me manquait…” Un vieux projet lui trotte en tête : pourquoi ne pas monter, lui aussi, une affaire ? “Là où je bossais, on proposait des crêpes et du cidre, mais c’était super cher et assez dégueulasse ! Je me suis dit qu’il y avait mieux à faire.” En mai 2017, il déniche un petit fonds de commerce, rue Jean-Jaurès à Brest, et finit par se lancer avec Frédéric, son frère aîné, trois ans de plus que lui. “C’était mieux de commencer à deux, en famille en plus...
(...) Et l'aventure n'est pas terminée, retrouvez la suite de cet article dans le magazine Bretons n°171 de janvier 2021.