La fin d’une exception rennaise. Depuis son lancement en 2002, le métro rennais avait la particularité d’être ouvert aux quatre vents. Son accès y était libre mais pas gratuit, l’opérateur Keolis comptant sur la bonne foi des voyageurs pour composter leur ticket. Cela va prendre fin ce mardi avec la mise en service de portillons fermant son accès dans toutes les stations de la ligne A.

L’objectif prioritaire est de lutter contre la fraude qui coûte chaque année environ quatre millions d’euros. Avec ces portillons, dont l’installation sur les deux lignes va coûter 7,5 millions d’euros, les élus espèrent ramener le taux de fraude à 7 % sur le réseau Star (métro et bus), contre 10 % actuellement. L’opérateur Keolis y voit aussi un moyen de « comptabiliser précisément les flux de voyageurs afin d’adapter au mieux le trafic », selon Armel Guenneugues, directeur commercial et marketing chez Keolis.

« Un frein à l’accessibilité », selon les écologistes

La mise en service de ces portillons fait en tout cas grincer des dents, y compris au sein de la majorité dans la métropole rennaise. Chargé de la politique transports, l’élu écologiste Matthieu Theurier n’a ainsi jamais caché son opposition à cette installation votée lors du précédent mandat, y voyant « un frein à l’accessibilité ».

Son groupe politique en a rajouté une couche ces derniers jours. « En plus d’être peu efficace, cette mesure va réduire fortement l’accessibilité physique du métro aux personnes à mobilité réduite, aux personnes âgées, aux poussettes, aux blessés alors que le métro de Rennes était jusqu’à aujourd’hui le plus accessible en France aux personnes empêchées », indique le groupe rennais d’Europe Ecologie Les Verts dans un communiqué.

Réunies au sein du collection On Existe, plusieurs personnes en situation de handicap estiment également que ces portillons vont « entraver » leur mobilité et réclament dans une pétition leur retrait.

La fin du ticket papier, remplacé par un ticket rechargeable

L’opérateur Keolis assure de son côté que des échanges sont menés depuis quatre ans avec le collectif Handicap 35 sur la question de l’accessibilité. A chaque station, un portillon plus large a ainsi été installé ainsi qu’un valideur plus bas pour permettre aux personnes en fauteuil d’accéder au métro. « Les discussions se poursuivent et des améliorations sont encore à l’étude, comme la possibilité pour ces personnes d’ouvrir le portillon avec une télécommande », précise Armel Guenneugues.

La mise en service des portillons s’accompagnera aussi de la mise en place d’un nouveau système billettique. Avec les nouveaux valideurs, le ticket papier tire ainsi sa révérence ce mardi. Il sera remplacé par un ticket sans contact et rechargeable. Doté d’une puce, le nouveau ticket, qui coûtera 10 centimes d’euros lors de son achat initial, pourra être chargé avec différentes formules (ticket unitaire, pass journée, dix voyages…). Pour les abonnements en revanche, les usagers continueront d’utiliser leur carte Korrigo.