Rennes : La ville revoit sa copie pour l’avenue Janvier qui va conserver ses arbres

URBANISMEDans une décision rendue fin juin, le tribunal administratif avait suspendu l’arrêté de la ville permettant l’abattage des charmes le long de l’avenue
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Après une décision de justice interdisant l’abattage d’arbres sur l’avenue Janvier, la ville de Rennes a été contrainte de revoir son projet d’aménagement.
  • A l’arrêt depuis cet été, les travaux vont reprendre à la fin du mois avec une livraison prévue en juin 2021.
  • L’association La Nature en Ville, qui avait porté l’affaire devant la justice, veut poursuivre le combat.

A l’arrêt forcé depuis cet été, le chantier d’aménagement de l’avenue Janvier à Rennes va pouvoir reprendre à partir du 29 octobre. Entre-temps, la ville n’a pas eu d’autre choix que de revoir sa copie pour se plier à une décision de justice. Le 29 juin, le tribunal administratif a en effet suspendu l’arrêté pris par la municipalité le 3 avril 2019 permettant l’abattage d’une vingtaine d’arbres sur cette grande artère située en face de la gare, stoppant du même coup les travaux. L’affaire avait été portée devant la justice par l’association La Nature en Ville après l’abattage de quatre premiers charmes les 21 et 22 octobre.

Image de synthèse de l'avenue Janvier, vue vers le Nord.
Image de synthèse de l'avenue Janvier, vue vers le Nord.  - Artefacto / Rennes Métropole

Après ce revers judiciaire, la ville a fait appel de la décision devant le Conseil d’État. Mais sans attendre l’avis des Sages, elle a décidé de modifier son projet initial « pour le faire avancer et éviter que les travaux soient bloqués pendant plusieurs années », indique Marc Hervé, premier adjoint de la maire Nathalie Appéré.

Une avenue réservée aux piétons, aux cyclistes et aux bus

Le projet d’aménagement n’est pas non plus revu de fond en comble. Lors de la livraison prévue en juin, l’avenue Janvier sera bien réservée aux piétons, aux vélos et aux bus. Les trottoirs seront également élargis pour accueillir les terrasses des cafés et des restaurants et des parterres végétaux seront installés pour les séparer. Mais les arbres qui devaient être abattus sur la rive est de l’avenue (à gauche quand on est en face de la gare) seront donc conservés. « Ce projet n’aurait jamais dû exister et on revient donc à une forme de normalité », se félicite Pascal Branchu, président de l’association La Nature en Ville.

Image de synthèse de l'avenue Janvier, vue vers le sud.
Image de synthèse de l'avenue Janvier, vue vers le sud.  - Artefacto / Rennes Métropole

Pour éviter les nuisances liées à la présence massive d’étourneaux, raison pour laquelle la ville voulait abattre les arbres, des filets vont être installés prochainement. L’élagage des arbres sera également réalisé tous les cinq ans pour permettre aux riverains de bénéficier d’un peu plus de luminosité. « On ne leur rend pas toute la visibilité mais cela permet quand même d’éclaircir », souligne Didier Le Bougeant, élu du quartier Centre.

Une nouvelle audience prévue le 5 novembre

Après cette première bataille judiciaire remportée par l’association naturaliste, la ville de Rennes n’a pas pour autant fini d’entendre parler de Pascal Branchu. Le 5 novembre, il a de nouveau rendez-vous devant le tribunal administratif pour contester cette fois l’abattage d’arbres le long des avenues Henri-Fréville et Buttes de Coësmes.

« Le combat continue pour que les élus changent enfin de paradigme, assure-t-il. Car les grands arbres d’alignement ne sont pas du mobilier urbain, c’est du vivant qui participe à la lutte contre le réchauffement climatique ».