IMMOBILIERLe quartier Plaisance est-il l’emblème de l’urbanisme du futur à Rennes ?

Rennes : De l’eau, du vert, une guinguette… Le nouveau quartier Plaisance est-il l’emblème de l’urbanisme du futur ?

IMMOBILIERD’ici 2023, 330 logements seront construits le long du canal, là où on ne trouvait qu’une vingtaine de maisons auparavant
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • A Rennes, le quartier Plaisance se présente comme un programme emblématique de l’urbanisme de demain.
  • Des immeubles de taille moyenne, des lieux collectifs et de la verdure constituent l’ADN du programme immobilier.
  • D’ici 2023, 330 logements seront construits le long du canal. Une vingtaine de maisons ont dû être détruites.

Les serpents du canal Saint-Martin, la proximité des grandes prairies et des hauteurs de construction ne dépassant pas la hauteur des cyprès. A Rennes, le nouveau quartier Plaisance est présenté par sa maire comme « un programme emblématique » de la nouvelle majorité. Lancée lors du précédent mandat, cette opération immobilière située en face des prairies Saint-Martin​ prévoit la livraison de 330 logements d’ici 2023, là où il y avait une vingtaine de maisons et des jardins ouvriers auparavant. La ville a-t-elle sacrifié quelques particuliers pour l’intérêt collectif ? « Non. C’est davantage une participation au renouvellement du territoire. Le foncier doit se partager », insiste Marc Hervé.

Avant de devenir adjoint à l’urbanisme, le socialiste était l’élu de ce quartier résidentiel verdoyant situé tout près du centre-ville. Il se souvient des négociations entamées avec les anciens habitants de la zone aujourd’hui en chantier. « Ce n’est jamais simple d’aller chez des gens pour leur dire qu’ils doivent quitter la maison où ils ont tant de souvenirs. Mais c’est le rôle du politique de fabriquer une ville qui se renouvelle. Il faut à tout prix éviter de déborder sur la sacro-sainte ceinture verte », rappelle-t-il.

Le nouveau quartier Plaisance, à Rennes, se présente comme l'urbanisme d'avenir.
Le nouveau quartier Plaisance, à Rennes, se présente comme l'urbanisme d'avenir.  - C. Allain / 20 Minutes

A ses côtés, la maire Nathalie Appéré précise qu’il n’y a eu aucune expropriation au prix de négociations parfois longues. « Nous ne sommes pas avec une loupe au-dessus d’une carte de Rennes pour voir où nous pouvons construire. Nous avons identifié certaines zones à retravailler », rassure la maire. Les friches urbaines comme la Courrouze ou Baud-Chardonnet ayant déjà été investies, il a bien fallu trouver des terrains à bâtir pour loger les prétendants, toujours plus nombreux à vouloir habiter dans la capitale bretonne.

Entre 2.000 et 4.800 euros du m²

Si les petits pavillons ont déjà disparu, l’esprit de « village » devrait être conservé. En construisant 190 logements sur 1,3 hectare, cette deuxième tranche de travaux offrira une densité modérée. De larges espaces verts seront aménagés, les voitures seront garées en sous-sol et aucun des immeubles n’ira au-dessus de cinq étages. Tous les logements auront un espace extérieur et une guinguette sera installée sur les bords du canal, accueillant sans doute un bar ou restaurant. « Nous voulons concilier l’impératif d’accueil de notre ville tout en limitant l’impact écologique de nos constructions », avance la maire. Soixante pour cent du programme seront réservés au logement social et à l’accession aidée démarrant à 2.000 euros du mètre carré pour atteindre 4.800 euros pour l’accession libre.

Sur le papier, le projet est séduisant et semble avoir retenu les leçons de l’urbanisation de la rue de l’Alma. Autrefois bordée de maisons individuelles, l’avenue est devenue un véritable corridor d’immeubles sans verdure. « Nous voulons créer un véritable petit quartier avec des espaces à partager. Un endroit où il fait bon vivre. C’est une nouvelle façon de penser la ville », estime Pascal Robert, président de Probimmo, l’un des trois promoteurs du programme aux côtés du bailleur Espacil Habitat et de la Coop de construction. A priori, le projet séduit, puisque la plupart des logements commercialisés ont déjà trouvé preneurs.