Les 60 ans d’un tournant industriel
Histoire de Bretagne•Il y a soixante ans était inaugurée par le président de Gaulle l’usine Citroën de Rennes-La Janais. Un site, désormais occupé par le groupe PSA, dont l’implantation marque un tournant majeur dans l’histoire économique contemporaine de la Bretagne...Magazine Bretons - Régis Delanoë
C’est jour de fête à Chartres-de-Bretagne en ce samedi 10 septembre 1960. Arrivant de Châteaubriant, sur la route vers Rennes où il dormira le soir même, le président de la République, Charles de Gaulle en personne, fait une courte halte dans l’après-midi pour inaugurer la nouvelle usine du constructeur automobile Citroën. Cela fait quatre jours déjà que le chef de l’État est en tournée en Bretagne. Une visite aux accents très paternalistes, au cours de laquelle l’ex-héros de la France libre, au sommet de sa popularité, déclare : “La France attend beaucoup de ses enfants bretons”. Il a notamment rendu hommage aux résistants de l’île de Sein, s’est rendu au Centre national d’études des télécommunications de Lannion, a vanté à Morlaix la modernisation en cours de l’agriculture. Au lieu-dit La Janais, à Chartres-de- Bretagne, en cette fin de semaine ensoleillée, c’est le nouvel emblème de la Bretagne industrielle que le général vient voir pour achever son périple dans la région. Pour l’occasion, il doit symboliquement mettre en service la première presse de l’atelier d’emboutissage de la chaîne de production de la future Citroën Ami 6. “Hélas, comme rien ne se produisit au moment où le chef de l’État appuya sur le bouton ad hoc, le cortège dut repartir sans que la machine fût mise en mouvement”, écrit l’envoyé spécial de Ouest-France dans son compte rendu du surlendemain. “On eut bientôt l’explication de l’incident : les machines n’étaient pas défaillantes, mais une panne de courant s’était produite au moment même de la visite présidentielle.” Un couac fâcheux mais sans conséquence : en mars de l’année suivante, l’activité débute sur place et, en octobre 1961, les premières Ami 6 sortent de l’usine. Celle-ci emploie alors déjà mille salariés et en comptera jusqu’à quatorze mille dix ans plus tard, faisant de ce site ce qu’on attendait de lui : l’un des fleurons de l’économie bretonne contemporaine.
(...)
Découvrez la suite de cet article dans le magazine Bretons n°168 d'octobre 2020