“La parole écrite est une parole libérée”
Bretagne•Dans un bouleversant récit empreint d’humanité, la romancière lorientaise Irène Frain raconte l’agression mortelle dont a été victime sa grande soeur en région parisienne il y a deux ans. En librairie le 20 août, Un crime sans importance est attendu comme l’un des évènements de la rentrée littéraire...Magazine Bretons - Régis Delanoë
Bretons : Qu’est-ce qui vous a décidé à traiter en livre le drame vécu par votre soeur Denise ?
Irène Frain : Depuis l’agression mortelle dont elle a été victime à son domicile le 8 septembre 2018, un silence pesant s’est installé de la part de toutes les parties : la police, la justice et la famille. Beaucoup de non-dits qui m’ont d’abord interloquée avant de finir par me révolter. Plusieurs éditeurs m’ont sollicitée. Ayant appris le drame, ils souhaitaient me voir écrire ce livre, mais je ne l’ai d’abord pas souhaité. Par peur, peut-être, de gêner l’enquête. Aussi pour éviter tout malentendu : je ne suis pas la victime. C’est ma soeur qui l’a été en étant une proie facile et fragile, la victime d’un crime abominable passé sous silence. Un juge d’instruction a fini par être nommé en début d’année 2020 et je me suis immédiatement constituée partie civile. Pourtant, à ce jour, ni moi ni mon avocat n’avons eu accès au dossier. C’est quand je me suis rendue sur les lieux du drame que j’ai fini par ouvrir les yeux. Face à l’intolérable et face à ce silence, je devais jouer mon rôle et écrire.
Est-ce une manière de lui rendre hommage ?
C’est un moteur essentiel. Il faut traiter cette affaire avec respect et non avec mépris. On doit aussi pouvoir mettre des mots sur ce qu’elle a vécu, reconnaître que ce n’était pas un simple cambriolage ayant mal tourné, comme cela a été dit. Parce qu’elle est morte plusieurs semaines après les faits, cela n’a d’abord pas été considéré comme un homicide ni même comme une affaire de coups et blessures ayant entraîné la mort. Pour le légiste, elle a fait une crise de nerfs et en est morte. C’est inacceptable.
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Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le magazine Bretons n°167 d'août/septembre 2020