Les premiers immeubles ne sont pas passés inaperçus. Perchées à plus de 15 étages au-dessus de la Vilaine, les premières constructions de la plaine de Baud ont d’abord intrigué, dans une ville où la grande hauteur n’est pas fréquente. Mais depuis quelques mois et le verdissement de son grand parc, cette ancienne friche industrielle est devenue l’un des endroits les plus fréquentés de Rennes. Deux ans après la livraison des premiers logements, 1.400 personnes habitent ce quartier champignon baptisé Baud-Chardonnet. Autrefois terrain de fêtes alternatives et de jardins ouvriers, la plaine est désormais prisée des familles, des joggeurs et des étudiants qui apprécient les jeux pour enfants, les pelouses verdoyantes et les pontons donnant sur la Vilaine​.

Ce jeudi, le quartier va connaître un moment important de sa nouvelle vie. Une passerelle réservée aux piétons et cyclistes va venir enjamber la Vilaine. « L’ouverture au public est prévue en novembre car des tests doivent d’abord être menés », explique Thomas Saglio, chef de projet de l’aménageur public Territoires. Longue de 38 mètres, la structure facilitera l’accès au nouveau parc, un peu enclavé. « On vient souvent ici parce qu’il y a des super jeux pour les enfants, très originaux », confie Estelle. La jeune maman avoue apprécier « le calme » et « le contact agréable avec l’eau ».

Après avoir longtemps tourné le dos à la Vilaine, la capitale bretonne s’attache depuis quelques années à la redécouvrir. Sur la plaine de Baud, d’imposants pontons offrent un accès rare à la rivière. Les amateurs de kayak et d’aviron en profitent pour faire une escale au soleil. « On vient régulièrement ici. Le parc est hyper ouvert, il y a des barbecues, des planchas. Ce n’est pas complètement entretenu. Vraiment, c’est cool », glisse un groupe d’étudiants. Plus loin, Antoinette et Sylvette tiennent le même discours, mais sont beaucoup plus critiques quant aux constructions qui dominent le quartier. « Il n’y a que du béton. On dirait des trucs empilés », regrettent les deux mamies.

La densité du quartier est pourtant parfaitement assumée par la municipalité. « L’objectif, c’est d’avoir une diversité architecturale. On a commencé par les immeubles de grande hauteur mais c’est quasiment terminé. Plus on se rapprochera du boulevard Villebois-Mareuil, moins on aura de hauteur », promet Daniel Guillotin, le nouvel élu de quartier. « L’image de Baud-Chardonnet, ce sont les trois premiers immeubles mais ça va s’atténuer avec le temps. Le chantier n’est pas terminé », embraye Thomas Saglio.

A terme, le quartier devrait accueillir environ 5.000 habitants. Pour l’heure, les premiers occupants profitent du calme des lieux quand les engins de chantier sont à l’arrêt. Ceux que nous avons croisés semblaient ravis de vivre ici mais attendent l’arrivée de commerces. « On n’est pas loin du centre et le parc est convivial. Mais il n’y a rien pour l’instant », estime Kymberley, qui habite ici avec sa mère depuis deux ans. Sa principale critique ? « La saleté. Les gens laissent leurs déchets traîner autour des barbecues ». La municipalité promet quant à elle l’ouverture des premiers commerces en 2021. Une boulangerie, des restaurants et une moyenne surface sont déjà annoncés.