FRANÇOIS MOREL: “C’est émouvant comme la Bretagne a gardé sa singularité”

FRANÇOIS MOREL: “C’est émouvant comme la Bretagne a gardé sa singularité”

EntretienLe comédien et chroniqueur touche-à-tout s’attaque au répertoire d’un vrai-faux chanteur breton oublié de la fin du 19e siècle nommé Yves- Marie Le Guilvinec. L’occasion de s’essayer au chant de marin, envie qui le titillait depuis longtemps, et de rendre hommage à la région d’origine de son père où il vit une partie de l’année...
Magazine Bretons - Régis Delanoë

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Bretons : Vous deviez sortir en avril Tous les marins sont des chan­teurs : un projet combinant à la fois un album audio de reprises du chanteur marin Yves-Marie Le Guilvinec et une biographie. Confinement oblige, c’est partie remise ?

François Morel : Il va falloir pa­tienter un peu, oui : le livre sortira finalement le 14 octobre, l’album deux jours plus tard et la tour­née est prévue pour janvier pro­chain. Tout était prêt pour ce pro­jet qu’on avait mené à trois, avec mon fidèle partenaire Antoine Sahler aux arrangements musi­caux, Gérard Mordillat (roman­cier et cinéaste, ndlr) en conteur et moi-même en chanteur. La tournée aurait dû débuter en avril en Bretagne, pour rendre hom­mage à Yves-Marie Le Guilvinec, dont nous réinterprétons le ré­pertoire musical.

Mais ce Yves-Marie Le Guilvinec a-t-il vraiment existé ?

Il va exister puisqu’on va le faire vivre ! (Sourire) J’aime garder la part de mystère autour de cette histoire. Le récit tel que je le donne est le suivant : un jour, dans un vide-grenier, je suis tombé par hasard sur un cahier de chants d’un chanteur inconnu répondant au nom d’Yves-Marie Le Guilvinec. L’homme est né en 1870 à Trigavou et a été pêcheur sur les Grands Bancs de Terre- Neuve. En parallèle, il menait une vie de chansonnier, racon­tant sa vie, celle de ses congé­nères et de ceux qui, restés à quai, les attendaient. Il est mort acci­dentellement en mer en 1900 et ses textes ont été oubliés, jusqu’à ce que je les retrouve et les ré­interprète pour l’album Tous les marins sont des chanteurs, tan­dis que la biographie revient sur sa courte existence.

Mais alors, pourquoi s’être enti­ché de ce Breton ?

Parce que le personnage me plaît, parce qu’il est Breton et que j’aime cette région, parce que se mettre dans les pas de quelqu’un d’autre que soi permet de mettre de la distance et de dire des choses sur un ton qui n’est pas forcément ha­bituel. Les départs en mer pour de longs mois sont propices à la rêverie… Avec Le Guilvinec, je touche une certaine naïveté qui a aussi ses vertus. Grâce à lui, je peux assumer de chanter ce ré­pertoire du chant marin qui m’at­tirait par goût personnel.

(...)

Retrouvez la suite de cet entretien dans le magazine Bretons n°166 de juillet 2020

Magazine Bretons n°166 - Juillet 2020
Magazine Bretons n°166 - Juillet 2020 - Bretons

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