Les heures bretonnes du général de Gaulle en juin 40
Histoire•Une visite express à Carantec, un projet de ligne Maginot bretonne, une capitale prévue à Quimper. En ce mois de juin 1940, la Bretagne a été très présente dans l’esprit du général de Gaulle. Récit de cette escapade armoricaine...Magazine Bretons - Régis Delanoë
Carantec, le 15 juin 1940 vers 15 heures. Une Peugeot 402 traverse le bourg finistérien au nord de Morlaix et s’arrête impasse du Petit-Thouars, devant la villa d’Arvor. La grande bâtisse de granit appartient à un couple de locaux, les Moncus, qui l’ont louée depuis quelques jours à une certaine Suzanne Vendroux. Sort de l’imposant véhicule un homme qui marque le voisinage par sa stature et son uniforme. C’est le général Charles de Gaulle. Le nouveau sous-secrétaire d’État à la Guerre, nommé dix jours plus tôt par le Premier ministre, Paul Reynaud, est en visite express pour saluer les femmes et les enfants entre deux rendez-vous. “Il est resté sur place une demi-heure tout au plus. Le temps lui était compté : ce n’était qu’un détour entre Rennes, où il avait passé la matinée, et Brest, d’où il était prévu qu’il embarque pour Londres”, témoigne Jean-Pierre Daffniet, historien local.
La locataire des lieux, Suzanne Vendroux, n’est autre que la soeur d’Yvonne de Gaulle, arrivée sur place le 11 juin en provenance du fief de La Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises, en plein contexte d’exode. “Suzanne l’avait précédée, choisissant ce lieu pour fuir l’ennemi allemand, et Yvonne l’a rejointe naturellement quelque temps plus tard avec ses enfants, Philippe, Élisabeth et Anne, ainsi que la gouvernante, Marguerite Potel, et le chien de la famille, Fidèle”, raconte Christine Clerc, biographe des de Gaulle. À Carantec en cet après-midi printanier, Charles embrasse son épouse et sa descendance, puis, après ce bref intermède, les quitte le coeur lourd, ne sachant pas quand il pourra les revoir. En pleine débâcle, l’incertitude est totale, à Carantec comme dans toute la France, un pays alors en proie au désespoir.
Retrouvez la suite de cet article dans le magazine Bretons n°165 de juin 2020.
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