Rennes : Deux plaintes déposées pour homicide involontaire après la mort d’une jeune cycliste
JUSTICE•Le père et la mère de Grâce Lochin, mortellement percutée par un camion le 4 novembre, portent plainte contre la maire de Rennes et le président de la métropoleJérôme Gicquel
L'essentiel
- Grâce Lochin, une jeune cycliste de 22 ans, a perdu la vie le 4 novembre dans un accident survenu à un carrefour à Rennes.
- Ses parents ont tous deux porté plainte contre la maire de Rennes et le président de Rennes Métropole pour homicide involontaire.
- Ils estiment que rien n’a été fait pour aménager les lieux dont la dangerosité était connue.
Un vélo blanc orné de fleurs et une plaque commémorative sont là pour rappeler le dramatique accident survenu le 4 novembre 2019 dans le quartier de Maurepas à Rennes. Alors qu’elle circulait à vélo, Grâce Lochin, 22 ans, avait été mortellement percutée par un camion au carrefour de l’avenue de Rochester et du boulevard Patton. Sept mois après le drame, les parents de la jeune cycliste attaquent en justice. Séparés, ils ont chacun porté plainte pour homicide involontaire contre la maire de Rennes et le président de Rennes Métropole, tous les deux compétents en matière de voirie et d’aménagements cyclables.
« Je veux que justice soit faite pour ma fille et je refuse aussi que quelqu’un d’autre meure à cet endroit », indique à 20 Minutes Anne Bagros, la mère de Grâce, qui a déposé plainte ce mardi matin à la gendarmerie de Céret (Pyrénées-Orientales) où elle réside. Samedi, c’est l’avocat de Joël Lochin qui avait transmis une plainte similaire au parquet de Rennes. « Ce carrefour a été aménagé de façon complètement inconcevable, tout le monde connaissait son danger mais rien n’a été fait, souligne Joël Lochin. Je suis convaincu que si l’aménagement avait été fait autrement avec une vraie piste cyclable à cet endroit, ma fille serait toujours là ».
La dangerosité des lieux était connue
L’association Rayons d’Action, chargée de la promotion du vélo, avait en effet alerté par le passé sur la dangerosité des lieux où la piste cyclable s’achève brutalement, obligeant les cyclistes à se déporter sur la chaussée. « Il y a un problème de discontinuité à ce carrefour et aucune mesure n’a été prise par les élus pour le résorber », assure Maître Stéphane Babonneau, l’avocat du père de la victime. « Et depuis le drame, rien n’a été fait, il n’y a même pas un balisage provisoire pour les cyclistes », déplore Joël Lochin.
En pleine campagne des municipales, le sujet revient d’ailleurs dans l’actualité puisque tous les candidats ont fait de la sécurité des cyclistes l’une de leurs priorités. « Il faut que ce drame serve à faire avancer les choses pour que cela n’arrive plus, c’est ce que Grâce aurait voulu j’en suis sûr », témoigne sa mère. Parallèlement à ces deux plaintes, l’enquête se poursuit également pour déterminer la responsabilité du chauffeur du camion dans l’accident.