Yvon Ollivier: “Ici, nous ne sommes ni à Paris ni dans le Berry, nous avons une langue à faire revivre !”
BRETAGNE•La langue bretonne est en péril. Un collectif d’artistes, d’écrivains, de personnalités et d’universitaires a lancé le 14 février dernier, à Morlaix (Finistère), un appel pour sauver le breton. Parmi eux, Yann Tiersen, Frank Darcel, Tri Yann, Gilles Servat ou Nolwenn Korbell… Yvon Ollivier, l’un des initiateurs du projet, auteur notamment de Lettre à ceux qui ont renoncé à la Bretagne, s’en explique et appelle à rencontrer le président de la Région, Loïg Chesnais-Girard...Didier Le Corre - Bretons
Bretons : À Morlaix, vous avez réuni un collectif d’artistes, d’auteurs et d’universitaires pour interpeller sur la politique de défense de la langue bretonne. D’où viennent toutes ces personnalités ?
Yvon Ollivier : C’est un collectif qui a germé à l’occasion de la francisation de noms de lieux-dits, voici quelques mois, à la suite de l’affaire de Telgruc. Nous avions réalisé une première lettre ouverte qui avait été signée par plus de soixante-dix artistes. Et là, ce sont un peu les mêmes qui nous suivent, des artistes, des auteurs. Nous avons repris à peu près la même formule pour réagir sur la politique linguistique actuelle de la Région qui est un échec. Il faut dire les choses clairement.
« “Depuis quinze ans, on est toujours à 3 % d’enfants en école bilingue . À ce rythme-là, pour rattraper les Basques, il faudrait plusieurs siècles !” »
Vous avez eu une très jolie phrase lors de votre intervention à Morlaix. Vous avez dit : “La langue, c’est ce qui nous réunit, nous lie, nous fait vivre en société”. Mais ne pensez-vous pas que les Bretons sont également en partie responsables de cet état ? Ils ont laissé aussi tomber leur langue…
Oui, mais dans un contexte d’oppression politique et psychologique extrêmement forte. Mais aujourd’hui, la politique linguistique doit être la première des politiques de la Région. La priorité des priorités. Car c’est justement ce qui nous réunit, ce qui fait que nous sommes ensemble et ce qui nous différencie aussi de la mondialisation, qui fait de nous des gens différents. C’est cette idée que nos responsables politiques ont perdue. Pour beaucoup, c’est une question secondaire. Mais en Bretagne, nous ne sommes pas à Paris ni dans le Berry, où là il n’y a plus rien. En Bretagne, il y a une langue.
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Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le magazine Bretons n°162 de mars 2020.