Rennes : La transformation de l’école fantôme de la Courrouze va enfin démarrer
URBANISME•Un projet immobilier va remplacer le groupe scolaire, dont la construction avait été interrompue en raison d’une pollutionCamille Allain
L'essentiel
- Le projet d’école à la Courrouze avait été abandonné en 2016 en raison d’une pollution des sols.
- Le groupe Legendre qui menait les travaux a racheté le foncier et souhaite y construire des bureaux.
- Longtemps retardé, le lancement des travaux devrait avoir au lieu en ce début d’année, pour une livraison espérée fin 2021.
Il a obtenu le permis de construire en novembre, après de longs mois d’attente. Impatient, le groupe Legendre va enfin pouvoir débuter son chantier à la Courrouze. Le constructeur s’est porté acquéreur de l’école fantôme de ce nouveau quartier de Rennes. Lancée en 2013, la construction du groupe scolaire avait été interrompue en 2014 après la découverte de poches de pollution dans les sols. Abandonné en 2016, le chantier n’avait pas avancé depuis. A moitié construit, le bâtiment sera repris et transformé en bureaux. Enfin.
Cinq ans et demi ont passé depuis l’annonce officielle de l’abandon de la construction de l’école. A l’aube de l’été 2016, la maire Nathalie Appéré avait préféré renoncer à poursuivre les travaux à la Courrouze « par principe de précaution ». Des résidus de solvants chlorés provenant du passé industriel du quartier avaient été détectés dans les sols. D’importants travaux de dépollution avaient été menés mais la municipalité avait préféré envisager la construction de son école quelques centaines de mètres plus loin. Cette dernière ouvrira en 2021.
Longtemps laissé à la merci des graffeurs, le bâtiment à moitié construit sera largement agrandi pour accueillir 9.000 m² de bureaux. « Nous n’avons pas connu de soucis majeurs mais le temps de l’urbanisme est très long », explique Pascal Martin, directeur général du groupe Legendre. « Les travaux commenceront au premier trimestre pour une livraison espérée fin 2021 ». Les plus beaux graffitis comme ceux de l’artiste War seront d’ailleurs conservés grâce à une technique d’isolation par l’extérieur.
Pas de conséquences pour la municipalité
Le groupe de construction a racheté le terrain et le bâtiment à la mairie et à Territoires, l’aménageur public chargé du chantier. Et d’après nos informations, la collectivité ne devrait pas souffrir financièrement. « La ville va retomber sur ses pattes. Nous avons racheté le foncier et reverser ce qui avait déjà été dépensé en coût de construction », assure le groupe Legendre, qui avait entamé les travaux.
A l’intérieur de son futur bâtiment, le promoteur envisage d’accueillir « environ 700 personnes » dans ses bureaux, quelques commerces de services au rez-de-chaussée et éventuellement son nouveau concept de coworking baptisé Whoorks. Sans crainte que la pollution du passé ne fasse de mauvaise publicité. « Le principe de précaution a été poussé à l’extrême. Nous aurons une chape, plus un parking, plus de la terre et des jardins. Il n’y a aucun risque de pollution. Si c’était le cas, nous n’aurions pas acheté », assure le directeur général du groupe.
A son ouverture, le futur bâtiment pourra profiter d’une station toute proche de la seconde ligne de métro. Un atout indéniable.