Rennes : Pourquoi il n’y aura pas de station de métro au-delà de la rocade
TRANSPORTS•Plusieurs élus de la métropole réclamaient la création d’une nouvelle station à ChantepieCamille Allain
L'essentiel
- Plusieurs élus demandaient un prolongement de la ligne A du métro au-delà de la rocade, en utilisant les infrastructures existantes.
- Rennes Métropole avait commandé une étude d’opportunité qui n’avait pas privilégié cette solution.
- Le trambus semble être plus rapide à mettre en place et moins coûteux.
Le pont enjambant la rocade est déjà là et les voies existent. D’ailleurs, la ligne A du métro de Rennes s’offre régulièrement un petit détour au-delà du périphérique rennais, mais sans voyageur à son bord. La question se pose alors : pourquoi ne pas construire une station après la Poterie, en lieu et place du garage atelier installé à Chantepie ?
Alors que le débat autour des embouteillages s’intensifie, plusieurs candidats aux élections municipales ont posé cette option comme solution rapide et efficace aux problèmes de congestion. La métropole n’y croit pas et privilégie un autre scénario.
La possibilité de créer un nouveau terminus au-delà de la rocade a bien été envisagée. Mais l’étude d’opportunité commandée par la métropole n’a pas confirmé cette option. « Il nous aurait fallu créer 650 mètres de voie nouvelle, construire une nouvelle station et sans doute aménager des parkings. Ce n’est pas si simple », explique Jean-Jacques Bernard, vice-président de Rennes Métropole chargé des transports.
Un temps de chantier beaucoup trop long
La collectivité n’a donc pas souhaité s’appuyer sur ce tronçon, nécessaire à la régulation du trafic, et qui abrite le garage atelier de la ligne A où sont stockées les rames en attente. Si le coût de l’infrastructure (123 millions d’euros) a de quoi refroidir les élus, ce n’est pas la question financière qui a bloqué le projet mais surtout le temps de réalisation. « C’est un projet qui aurait pu voir le jour d’ici douze à quatorze ans. C’est long. Les élus des communes du secteur (Chantepie, Vern-sur-Seiche…) savent qu’il y a urgence », poursuit l’adjoint aux transports.
La métropole privilégiera ici, comme partout autour de Rennes, une solution de trambus. Ces bus à haut niveau de performance circulent sur des voies dédiées et peuvent ainsi s’affranchir du trafic automobile. « Les gains de temps sont similaires à la solution du métro », insiste Jean-Jacques Bernard.
La politique de la métropole vise à davantage « éloigner » les parkings-relais de la ville centre afin de limiter la congestion aux abords de la capitale bretonne. Plusieurs zones de stationnement devraient ainsi voir le jour dans les communes de la seconde couronne, d’où partiront les fameux trambus. Si les tracés restent à définir, les communes de Chantepie et Vern-sur-Seiche font figure de favorites. Les livraisons pourraient avoir lieu d’ici sept à neuf ans.