Rennes : La présidence de Rennes 2 accusée « d’étouffer » une affaire de racisme par des syndicats
UNIVERSITE•Un tract distribué nommait l'identité d'un enseignant soupçonné d'une agression raciste sur un étudiantCamille Allain
L'essentiel
- Un professeur de l’université Rennes 2 est soupçonné d’avoir bousculé et insulté un étudiant ivoirien.
- Un tract syndical le citant nommément a été distribué à l’université, ce qui a fait réagir la présidence.
- Les syndicats accusent l’université de vouloir « étouffer l’affaire » de ce qu’ils décrivent comme une agression raciste.
Edit: Le professeur accusé de racisme a été relaxé par la section disciplinaire fin 2019.
Le recadrage ne passe pas. Mercredi matin, 39 organisations politiques et syndicales ont apporté leur soutien à l’Alliance Rebelle, un syndicat étudiant de l’université Rennes 2. Ce dernier a été recadré par la présidence de l’établissement après la distribution d’un tract annonçant la création d’une « commission antiraciste ». Olivier David, le président de Rennes 2, reproche au syndicat d’avoir dévoilé l’identité d'un professeur mis en cause dans une affaire d'agression raciste.
Les faits s’étaient déroulés en février dans un amphithéâtre de Villejean. Le directeur du département histoire de l’université aurait, durant son cours, insulté et violemment bousculé un étudiant ivoirien, se moquant notamment de son accent. Ce dernier souhaitait prendre la parole pour appeler à la mobilisation contre la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, d’après les informations de 20 Minutes.
aDans son message adressé le 25 octobre au syndicat, la présidence précise qu’une «procédure disciplinaire est en cours et qu’aucun jugement n’a été formulé à ce jour » et demande au « respect de la présomption d’innocence ». Olivier David précise également « examiner les possibilités de poursuites inhérentes à cette potentielle diffamation ».
L’enseignant aurait repris les cours
Une réaction qui a fait bondir les syndicats de la fac de sciences humaines. Ces derniers accusent l’université de vouloir « étouffer l’affaire » et rappellent que l’enseignant incriminé a repris les cours en septembre « avec l’aval de la direction ».