DEBATFaut-il chasser les voitures du centre de Rennes pour avoir une ville zen?

Rennes : Faut-il chasser les voitures du centre pour avoir une ville zen ?

DEBATLa circulation sera interdite le temps d’un week-end
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Le centre-ville de Rennes sera interdit aux voitures ce week-end.
  • La municipalité aimerait transformer l’hypercentre en espace zen, sans bruit ni danger.
  • Les habitants sont partagés et beaucoup aiment toujours prendre leur voiture en ville.

Une petite séance de yoga sur la route, ça vous dit ? Ce week-end, Rennes veut se la jouer zen et propose deux jours d’animations dans son hypercentre. Plusieurs places seront végétalisées ou transformées en aires de jeu pour enfants. Mais surtout, la circulation automobile sera interdite dans le centre-ville. Le prix à payer pour rester zen ? « Nous voulons essayer de faire de Rennes une ville apaisée, calme, silencieuse. Ce week-end, c’est une manière de se projeter dans le centre-ville de demain, quand la deuxième ligne de métro sera livrée », détaille Sébastien Sémeril, premier adjoint à la municipalité.

« On ne cherche pas à exclure la voiture »

En attendant fin 2020 et l’arrivée de la ligne B, la capitale bretonne va donc tester un centre-ville réservé aux piétons, aux vélos et aux bus. « On ne cherche pas à exclure la voiture. On cherche plutôt des solutions pour qu’elle rende un peu la place qu’on lui a donnée à une époque. La ville change », poursuit Sébastien Sémeril.

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L’élu socialiste rappelle le temps où l’on se pouvait se garer sur la place de la Mairie, quand la voiture « allait partout ». « Plus personne ne voudrait ça aujourd’hui ». Sauf que la décision de fermer le trafic automobile est loin de faire l’unanimité. « Ce n’est pas si évident de venir en métro. Moi, j’aime bien venir en voiture », critique Thibault après avoir garé sa petite citadine. N’aimerait-il pas « lâcher la main de ses enfants », comme le vante la municipalité ? « Si bien sûr, mais pour ça, il faudrait que les bus soient déviés aussi. Je viens de voir une dame qui a failli se faire renverser en sortant du restaurant ».

« Certains habitants ont besoin de devenir en voiture »

Le constat est partagé par l’élu du Rassemblement national Emeric Salmon, même si lui s’inquiète surtout du sort des commerçants. « Sans parking et avec des rues fermées, ils peuvent s’attendre à une journée compliquée. Certains habitants, et je pense aux personnes âgées, ont besoin de venir en voiture », estime le candidat déclaré à l’élection municipale. Certains commerçants approuvent, même si les mentalités évoluent. « J’ai longtemps pensé qu’il fallait des parkings partout pour que l’on travaille bien. Mais je me rends compte que ça a changé », répond un commerçant des halles centrales.

Le débat autour de la fermeture du parking au cœur de ces mêmes halles​ est à l’image de ce week-end zen. Il clive, il divise et réveille l’individualisme de l’humain, tantôt piéton, cycliste ou automobiliste. « On aimerait tous se passer de notre voiture mais on aime aller vite, on aime que ce soit facile. Et quand on devient piéton, on aime bien être tranquille. Nous sommes plein de contradictions », résume Isabelle en quittant le parking Vilaine. Celui-là sera fermé samedi et dimanche pour laisser place à un espace végétalisé. Et même à une séance de cinéma en plein air prévue samedi soir. A l’affiche ? Retour vers le futur.