Une architecture futuriste, un toit végétalisé, des structures en bois, des ascenseurs panoramiques, une toiture en coussins d’air, une passerelle reliant le nord et le sud, une vingtaine de boutiques (du Stade Rennais à Yves Rocher en passant par Hénaff), une antenne de l’office de tourisme, des bars, des restaurants… Si vous n’êtes pas passés par la gare de Rennes depuis le début des années 2010, vous risqueriez de ne pas la reconnaître. Après quatre ans d’un chantier pharaonique chiffré à 115 millions d’euros, la nouvelle gare de Rennes est enfin inaugurée ce mercredi.

Du côté des voyageurs, c’est peu dire que le nouvel équipement était attendu avec impatience. Selon une enquête menée en septembre dernier par la SNCF dans 122 gares françaises, celle de Rennes était en effet l’une des plus mal notées par les usagers. Ceux-ci pointaient notamment les problèmes de signalisation ainsi que les difficultés d’orientation liées aux travaux. Dix mois après, leurs avis ont-ils évolué ?

Conquis par l’architecture, la végétalisation et la communication entre étages

Pour la majorité des voyageurs, la tendance semble en tout cas à la satisfaction. « J’étais le premier à râler pendant les travaux car faut reconnaître que c’était parfois un vrai bordel, mais honnêtement, ça claque aujourd’hui », affirme Alban, 24 ans, qui attend son train pour Paris. L’étudiant en urbanisme apprécie particulièrement « l’architecture classe et moderne, avec des lignes élégantes, et le design du bâtiment ».

Solène, professeure des écoles de 33 ans, également en partance pour Paris, est quant à elle surtout conquise par « la végétalisation sur le toit » et ravie de « voir un peu de verdure dans une gare ». Et puis, la jeune femme « trouve l’ensemble assez fonctionnel et bien fichu ». « Ils ont plutôt bien géré la communication entre les différents étages avec les escalators et les ascenseurs panoramiques, ajoute-t-elle. En fait, c’est surtout le fait de pouvoir voir à chaque niveau ce qu’il y a au-dessus et en dessous que j’aime bien. »

Oui aux pelouses, non aux toilettes payantes

Tout juste arrivée de Quimper, Séverine, intermittente du spectacle de 38 ans, est en revanche plus mitigée. « L’allure du bâtiment et de la toiture me plaît pas mal et j’avoue que c’est une bonne idée d’avoir mis des pelouses à l’extérieur et un jardin côté gare sud, indique-t-elle. Par contre, toutes ces boutiques bof… Ça fait vraiment temple de la consommation ! Et quand j’ai envie de faire du shopping, je ne vais pas dans une gare. »

Mais ce qui énerve le plus Séverine, ce sont « les toilettes payantes à 80 centimes. Je viens d’aller boire un café dans un bar qui n’avait même pas de toilettes, à croire que c’était fait exprès. Si t’as envie de pisser et que tu n’as pas de monnaie, tu fais comment ? »

« Rennes a enfin la gare qu’elle mérite »

Croisés à la descente de leur train en provenance du Mans, Claude et Annie, un couple de sexagénaires, soulignent que « Rennes a enfin la gare qu’elle mérite ». Mais, s’interrogent-ils, « on dirait qu’il y a encore pas mal de travaux, ce n’était pas censé être fini ? ».

Quelques engins de chantier restent en effet à pied d’œuvre à l’extérieur du bâtiment. L’ensemble aura adopté son visage définitif à l’automne 2020, pour l’ouverture de la ligne B du métro. Boostée par l'arrivée de la LGV il y a deux ans et par la croissance démographique, la gare de Rennes devrait doubler sa fréquentation, pour accueillir 130.000 voyageurs par jour dans les années à venir.