Rennes: «Il faut que les Rennais sachent»... La maire dénonce l’inaction des propriétaires de la place Saint-Michel
URBANISME•Nathalie Appéré a exprimé son impatience de voir le chantier démarrer, huit ans après l’incendie…Camille Allain
L'essentiel
- Huit ans et demi après l’incendie de la place Saint-Michel, le chantier immobilier n’a toujours pas démarré. Au grand désarroi de la maire de Rennes, Nathalie Appéré qui affirme « le projet est prêt ».
- Dédommagés par les assurances, les propriétaires ne semblent pas pressés de réaliser les travaux demandés.
«Il faut que les Rennais sachent. » La maire de Rennes s’impatiente et le fait savoir. Huit ans et demi après l’incendie de la place Saint-Michel, le chantier immobilier n’a toujours pas pu démarrer. Et les blessures causées par le feu restent bien visibles à l’entrée de la célèbre « rue de la Soif ». « Le projet est prêt. Tout est prêt. Mais on fait face à des propriétaires qui refusent d’engager les travaux », dénonce Nathalie Appéré.
Le soir de la Fête de la musique 2010, plusieurs bâtiments de l’îlot Saint-Michel avaient été partiellement détruits par un incendie. Un projet immobilier a bien été mis sur pied et confié au groupe Giboire mais il se heurte à un problème de taille. La déconstruction complète d’un des immeubles touchés menace les bâtiments voisins. Depuis des années, deux copropriétés sont sommées de conforter leur pignon pour éloigner tout risque d’effondrement. Mais rien n’avance. « Je ne compte plus les réunions, les rendez-vous », poursuit la maire.
Gelé depuis des années, le projet a un peu avancé quand une des copropriétés a déposé un permis de travaux ces derniers mois. Mais l’autre syndic ne répond toujours pas. « On a une verrue mais on ne peut pas faire grand-chose. On a tout étudié. On ne baisse pas les bras mais nos outils sont limités », regrette Nathalie Appéré.
« Les propriétaires ont touché l’argent de leurs assurances »
Maintes fois contacté par 20 Minutes, le syndic concerné n’a jamais répondu à nos sollicitations. Le problème est évidemment financier. « Pourtant les propriétaires ont touché l’argent de leurs assurances », assure un élu proche du dossier.
Mais ces derniers, qui n’habitent pas l’immeuble, ne semblent pas pressés d’engager des travaux. En attendant, l’îlot Saint-Michel affiche toujours ses cicatrices.