BretagneFrançois Bourgeon: “Je ne serai jamais Breton mais je me sens ici chez moi”

François Bourgeon: “Je ne serai jamais Breton mais je me sens ici chez moi”

BretagneInstallé depuis plus de trente ans en Pays Bigouden, François Bourgeon vient de publier un nouveau tome de son célèbre cycle de bande dessinée des Passagers du vent, entamé dans les années 1980. On y retrouve son héroïne, Zabo, dans le Montmartre des années d’après les évènements de la Commune. Et, entre deux mots d’argot parisien, la langue bretonne y résonne dans la bouche de Klervi, jeune Bigoudène émigrée...
Maiwenn Raynaudon-Kerzerho - Bretons

Maiwenn Raynaudon-Kerzerho - Bretons

BRETONS: Vous êtes né à Paris, vous n’êtes pas Breton d’origine ?

FRANCOIS BOURGEON: Je suis né à Paris d’un père Bourguignon et d’une mère mi-Lorraine mi-Lyonnaise. La Bretagne, je l’ai connue petit parce que, de temps en temps, ma mère et ma grand-mère y venaient en vacances. Je pense que la compatibilité avec le pays a été assez immédiate ! Je me souviens que, quand j’avais 4 ou 5 ans, on me racontait des légendes et je m’amusais à découper des petits korrigans que j’allais mettre dans la lande et l’ajonc…
Pour moi, il n’y a pas de gens meilleurs que d’autres, nulle part. En revanche, il y a des compatibilités selon son tempérament. C’est vrai que je me méfie plus des régions où les gens montent vite en tension. C’est une manière de vivre qui en vaut une autre, mais je préfère le contexte breton. Il y a aussi une compatibilité de caractère : ce côté “on vous fout la paix tant que vous ne la ramenez pas”…

Vous ne vous sentez pas Breton ?

Il y a une chose que je sais, c’est que je ne serai jamais Breton. Parce que je n’ai pas essuyé les mêmes bancs de classe. C’est aussi bête que cela. On ne peut pas s’inventer une enfance commune. Moi, j’ai mon enfance, elle a son intérêt. Mais il y a des vieux que je n’aurai jamais entendus, des contextes que je ne connais pas. Même si ça fait trente-cinq ans que je vis en Bretagne.
Par ailleurs, sur cette terre, je me sens chez moi. Culturellement, j’ai des manques. Mais je me sens sur cette terre aussi Breton que quelqu’un qui me dirait : Qu’est-ce que tu fais là, retourne d’où tu viens ! La terre, on peut l’habiter, la vivre, mais pas la posséder. Sauf très provisoirement…

(...) Retrouvez la suite de cet entretien dans le magazine Bretons n°148 de décembre 2018

Bretons n°148 - Décembre 2018
Bretons n°148 - Décembre 2018 - Bretons

Le sang des cerises, François Bourgeon
Le sang des cerises, François Bourgeon  - Delcourt

Le Sang des cerises, Delcourt, 88 p., 17,95 €

Cet article est réalisé par Bretons et hébergé par 20 Minutes.