INITIATIVETout arrive! Des Bretons planchent sur une bière artisanale sans alcool

Bretagne: Malgré les «ça ne marchera jamais» entendus, des Bretons planchent sur une bière artisanale sans alcool

INITIATIVELa marque Kerreizh est en cours de développement dans le Morbihan…
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Deux jeunes Bretons souhaitent lancer une bière artisanale sans alcool mais « avec du goût ».
  • Yoann Thomas et Benoît Le Bozec cherchent depuis quelques mois la bonne recette de leur « Kerreizh ».
  • L’offre est assez limitée en France. Pour se lancer, ils ont entamé une campagne de financement participatif.

A chaque fois que Yoann et Benoît parlent de leur projet de bière sans alcool, ils subissent moqueries et railleries. « En Bretagne, ça ne marcherait jamais ». Les clichés ont la vie dure. Les deux amis d’enfance ont pourtant décidé de donner vie à leur envie de brasser une bière sans alcool « avec du goût ». « On aimerait garder la touche bretonne qui se rapproche de ce que font les brasseries Coreff ou Lancelot », assure Yoann Thomas, l’un des inventeurs de la Kerreizh.

« C’est assez compliqué à produire »

Avec ce mot que l’on peut traduire par « tempéré » ou « sobre », les deux amis d’enfance aimeraient offrir un breuvage houblonné garanti sans ivresse. « On a rencontré énormément de gens qui recherchaient des bières sans alcool avec du goût. Mais qui n’ont jamais trouvé », poursuit le trentenaire originaire de Langonnet, dans le Morbihan.

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Mis à part quelques rares références proposées par les grands groupes comme Heineken ou Kronenbourg, l’offre n’est guère étoffée. Et pour cause. « C’est assez compliqué à produire. Car l’alcool donne du goût à la bière. Si on décide de l’enlever, il faut trouver de nouvelles saveurs », explique Yoann Thomas.

Des premiers tests dans la piscine gonflable

Depuis plusieurs mois, lui et son ami Benoît Le Bozec ont testé bon nombre de recettes. Avec du miel, du sirop d’érable ou encore du sucre, ils goûtent, cherchent, modifient. Ils prennent leur temps aussi, eux qui se sont formés seuls et continuent de travailler à temps plein. Imaginez que leurs premiers brassins étaient refroidis avec des glaçons dans la baignoire et même dans la piscine gonflable des enfants. L’artisanat, le vrai. « On en a jeté pas mal, mais on s’en approche. On doit encore peaufiner notre goût », poursuit le Morbihannais.

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Pour faire avancer leur projet, les deux néo-brasseurs ont lancé une campagne de financement participatif sur le site Ulule. Ils espèrent récolter 5.000 euros pour financer l’achat de matériel et le début de la production. Si tout va bien, leur Kerreizh pourrait être commercialisée en 2019. Yec’hed mat, comme disent les Bretons.