BRETAGNETemps Fête: vieux gréements, jeune garde

Temps Fête: vieux gréements, jeune garde

BRETAGNETemps Fête, le rendez-vous estival des années paires à Douarnenez, s’est offert un sacré coup de jeune en mettant à sa tête deux coprésidents de 26 et 22 ans, Justine Bonneau et Louis Tanniou. Objectif : redonner une dynamique à l’évènement et y attirer la nouvelle génération...
Régis Delanoë - Bretons

Régis Delanoë - Bretons

Elle est toute jeune maman, il est encore étudiant. Elle, c’est Justine Bonneau, 26 ans, dont les trois derniers à travailler dans une agence de communication à Quimper. Lui, c’est Louis Tanniou, 22 ans, étudiant en master de management du sport à Brest. Depuis l’automne dernier, ils ont rejoint Loïc Hénaff à la présidence de Temps Fête, le rassemblement festif de vieux gréements organisé tous les deux ans depuis sa création en 1986. Une présidence à trois têtes, donc, pour un rajeunissement étonnant et détonnant. “Depuis que des articles sont parus sur nous, mes deux grands-mères se trimballent avec le journal dans la rue en disant : C’est mon petit-fils, c’est mon petit-fils !”, rigole Louis, né à Rouen mais qui a passé une bonne partie de ses vacances scolaires chez ses grands-parents à Douarnenez, depuis sa plus tendre enfance. “Un jour, je me suis amusé à compter, j’ai passé plus de huit ans cumulés ici, sans jamais y vivre ! Je suis Douarneniste de sang, à défaut de naissance”, précise-t-il.
Justine, elle, y est née et y a grandi, avant de partir à Rennes pour les études puis à Quimper pour le travail. “Le festival a toujours fait partie de ma vie”, explique-t-elle. “On recevait le Chasse-Marée à la maison (revue à l’initiative des fêtes maritimes, ndlr), mes parents m’y emmenaient quand j’étais petite. J’ai voulu m’investir en devenant bénévole, avant d’y faire un stage en communication, d’y travailler en alternance pendant mes études, d’entrer dans le bureau et donc d’en devenir la coprésidente.” Elle parle de Temps Fête comme d’une “seconde famille”, Louis abonde dans son sens, tout en déclinant lui aussi son parcours. “Il est quelque peu similaire, avec un stage en 2014 alors que j’étais en école de commerce à Bordeaux, un CDD en 2016, du bénévolat depuis et cette élection à la présidence survenue l’an passé.” Il poursuit : “La force de cette fête, c’est son état d’esprit préservé. C’est une grosse manifestation mais on est tous très proches, élus comme bénévoles. Ils sont 800, dont un bon tiers est là depuis les origines”.

Redresser la barre

En cet après-midi de fin mai, ils sont d’ailleurs quatre retraités à s’affairer dans l’immense local de stockage de l’association, bricolant des guérites en bois qui serviront du 25 au 29 juillet, le temps de la fête. Louis et Justine assurent se trouver à leur place à leurs côtés, à préparer une manifestation dédiée aux vieux gréements. “L’idée, c’est justement d’insuffler un nouveau dynamisme. Certains ici ont à cœur de transmettre leur expérience, à nous de saisir cette opportunité en y apportant notre touche”, explique la jeune femme. Car ils le concèdent, c’est à l’évènement de s’adapter aux goûts de la nouvelle génération et non l’inverse. Temps Fête a payé pour le comprendre, avec une édition 2014 largement déficitaire. Si la barre a été redressée deux ans plus tard, il s’agit de ne pas louper le virage souhaité par les 20 ans et moins. “Je fréquente pas mal de festivals et je me rends bien compte que ceux de mon âge n’ont plus du tout les mêmes attentes. On ne peut plus miser seulement sur une parade de bateaux et des chants marins. Il ne faut pas se voiler la face”, prévient Louis.

Avec Gérald Martin, le directeur artistique, ils ont ainsi travaillé à un rafraîchissement de la programmation musicale, notamment sur les fins de soirée avec une orientation plus rock et électro : Douchka, Dur, BCUC ou Thomas de Pourquery, encensé par le magazine Les Inrockuptibles. “On souhaite faire de cet évènement une fête où tout le monde s’y retrouve, de ceux qui sont là depuis les débuts aux jeunes en passant par les familles et les fans de vieux gréements. Il ne faut laisser personne sur la touche et on peut tous les deux apporter un regard neuf pour y contribuer”, estime Justine.

Article extrait du magazine Bretons n°144 de juillet 2018.

magazine Bretons n°144 - juillet 2018
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