Jean-Luc Istin: “Les bandes dessinées inspirées de l’univers breton fonctionnent mieux ailleurs qu’en Bretagne”
Bande dessinée•Jean-Luc Istin est à la fois dessinateur et scénariste de bande dessinée et directeur de collections aux Éditions Soleil. Installé à Bobital, dans les Côtes-d’Armor, il supervise ainsi une quarantaine d’albums par an, dont ceux de la collection Soleil Celtic. Ces bandes dessinées inspirées de l’univers légendaire breton, des korrigans à l’Ankou, connaissent un succès phénoménal. Jean-Luc Istin, qui a aussi publié l’adaptation des Mémoires d’un paysan bas-breton et une série sur l’histoire de Bretagne, Breizh, raconte son itinéraire et décrit cet engouement...Maiwenn Raynaudon-Kerzerho - Bretons
Bretons: On peut faire de la BD partout aujourd’hui ?
Jean-Luc Istin: Oui. J’engage des gens de partout, je travaille avec des Chinois, des Québécois, des Brésiliens, des Espagnols, des Italiens, des Serbes…
Comment naît un livre, vous allez chercher le dessinateur, le scénariste ?
Et le coloriste. D’autres collègues ne travaillent pas comme ça, ils attendent qu’on leur propose des sujets.
Vous avez récemment sorti une série sur l’histoire de la Bretagne, Breizh ?
L’idée n’est pas de moi. Guy Delcourt, qui a racheté les Éditions Soleil, m’a proposé de faire une série sur l’histoire de la Bretagne, qu’on appellerait Breizh. Ensuite, c’est le scénariste Thierry Jigourel qui a appuyé pour qu’on la fasse.
Est-ce que cela fonctionne ?
Ce n’est pas au niveau d’Elfes, mais elle reçoit un accueil correct, dans des chiffres communs en bande dessinée, autour de 7 000 ventes par tome.
7 000 ventes, c’est donc un succès correct pour vous ?
Oui, c’est rentable, mais cela ne fait pas très bien vivre les auteurs. Certains tomes sont à plus de 100 000 exemplaires, comme le tome 1 de Merlin. Les Druides sont à plus de 55 000. Le Sang du dragon fonctionne bien aussi, le premier tome doit être à 45 000. On n’est plus dans l’âge d’or de Soleil Celtic, où on n’avait pas un album en dessous de 10 000. On sortait un album, il se vendait tout seul. Mourad Boudjellal disait qu’il ne comprenait pas ! Alors qu’on était dans une période, comme aujourd’hui d’ailleurs, où tout le reste de la bande dessinée faisait plutôt 3 000. Soleil Celtic marche donc très bien.
Et est-ce que cela marche encore mieux en Bretagne ?
Non. Ça marche même mieux ailleurs qu’en Bretagne. Je ne sais pas pourquoi. Nul n’est prophète en son pays…
(...) retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le magazine Bretons n°143 de juin 2018.
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