Bretagne: «Nous», l’épicerie antigaspillage qui accepte tous les produits, même difformes
INITIATIVE•Le concept baptisé «Nous» ouvre ses portes à Melesse ce vendredi...Camille Allain
L'essentiel
- L’épicerie « Nous » ouvre ses portes ce vendredi à Melesse, au nord de Rennes.
- Charles Lottmann et Vincent Justin, ses deux fondateurs, veulent lutter contre le gaspillage alimentaire et récupèrent les produits difformes ou refusés par les distributeurs.
- Ils espèrent fonder un réseau de magasins assez rapidement. D’autres ouvertures sont prévues sur la façade Ouest.
- « Nous » a choisi Melesse, territoire zéro déchet, pour sa proximité avec les producteurs et les fabricants et la fibre écolo des Bretons.
Dans ce supermarché, même les caisses sont en carton recyclé. Ouvert ce vendredi à Melesse, au nord de Rennes, le magasin Nous n’est pas comme les autres. Ici, tous les produits proposés sont issus d’une filière destinée à lutter contre le gaspillage. « Ces bières nous ont été vendues par un transporteur qui était arrivé en retard pour une livraison. La marchandise lui restait sur les bras. » Des histoires comme celle-là, Charles Lottmann en a des dizaines.
Dans le premier magasin de ce qu’il espère transformer en réseau, on trouve des pâtes un peu trop courtes, des légumes difformes, des tisanes au packaging désuet ou des biscuits cuits en trop grandes quantités. Des produits rachetés à moindre coût et qui seront proposés 30 % moins chers aux clients. « Ils sont parfaitement bons, c’est simplement qu’ils n’ont pas la bonne forme ou une date limite d’utilisation optimale qui approche », précise l’entrepreneur parisien.
« On traite surtout avec les producteurs et fabricants »
Depuis dix-huit mois, il mûrit son projet d’épicerie « anti-gaspi ». Une idée qui a germé lors de son passage chez Phénix, une start-up qui récupère les invendus de la grande distribution pour les donner aux associations caritatives. « Ici, c’est différent. On traite surtout avec les producteurs et les fabricants qui ont sur les bras des produits qui seront refusés par les distributeurs ». C’est en travaillant à la création du label « Gueules cassées », censé valoriser les fruits et légumes moches, qu’il s’est fait un carnet d’adresses dans la France entière.
Associé à Vincent Justin, Charles Lottmann n’a pas choisi Paris pour tester son concept mais la petite commune de Melesse, à deux pas de Rennes. « C’est une commune zéro déchet donc ça faisait sens et on sait que les Bretons sont sensibles au développement durable. » Adepte du circuit court, l’épicerie Nous peut surtout rayonner facilement autour de la capitale bretonne pour trouver ses producteurs et fabricants.
Bientôt dans d’autres régions
Le concept devrait rapidement s’étendre à d’autres régions, notamment sur la façade Ouest, et deux autres magasins devraient ouvrir d’ici la fin de l’année. « De gros groupes nous font confiance, c’est encourageant. » Reste à convaincre les clients.