Rennes: Le président de l’université refuse de faire appel à la force pour débloquer Rennes 2
MOBILISATION•Des examens doivent débuter la semaine prochaine...Camille Allain
L'essentiel
- L’université Rennes 2 est bloquée au moins jusqu’à lundi.
- Le président a refusé de faire intervenir les forces de l’ordre pour rouvrir le campus.
- Les bâtiments sont tous condamnés et tous les services sont à l’arrêt.
- Olivier David espère que les examens pourront se tenir.
«Avoir recours à la force ? Mais dans cette situation, c’est un mirage. Ça ne réglera pas le problème du blocage de l’université. » Le président de Rennes 2 est catégorique. Il ne fera pas appel aux forces de l’ordre pour « débloquer » son établissement, paralysé depuis lundi par le mouvement de grogne contre la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE). « On a vu ce qu’il s’est passé dans les autres universités. Il y a un climat de tension. Je préfère être attentif et garder le dialogue », poursuit Olivier David.
Mercredi, au lendemain d’une importante AG étudiante, le président de la fac de sciences humaines a rencontré les représentants syndicaux du personnel et des élèves pour discuter de la tenue des examens la semaine prochaine. Tous les contrôles continus prévus cette semaine ont déjà été annulés après que des épreuves aient été perturbées mardi soir par des étudiants. « Nous sommes dans une gestion de crise. Notre objectif, c’est que les examens puissent se tenir la semaine prochaine car ils concernent des publics spécifiques », confie Olivier David.
Ne pas pénaliser les étudiants
Les épreuves concernent la cellule d’enseignement à distance (CED) dont les étudiants ont bien souvent des contraintes lourdes. « Ils viennent souvent de loin et ont réservé des trains, des hôtels. Nous ne voulons pas les pénaliser ». Mardi, plusieurs personnes ont témoigné en ce sens à la tribune de l’AG étudiante. La réponse a toujours été la même : « Le blocage est le meilleur moyen de pression ».
Un argument qui laisse perplexe le président de l’établissement. « Tout est à l’arrêt. Nous n’avons pas accès à nos bureaux. On me demande d’organiser un vote électronique (au lieu de l’AG) mais je ne peux pas. Je ne peux pas non plus payer les contractuels ni verser les bourses à nos étudiants à l’étranger. C’est tout l’établissement qui est paralysé. »
Mardi, les étudiants ont voté en majorité en faveur du blocage du campus de Villejean jusqu’à lundi. Une nouvelle AG doit se tenir pour décider des suites du mouvement.