Sauvetage en mer: La SNSM retape ses bateaux pour prolonger leur vie
SECOURS•Un nouveau pôle de soutien de la flotte répare les embarcations des sauveteurs…Camille Allain
L'essentiel
- Un garage atelier de réparation de bateaux de la SNSM a été inauguré à Saint-Malo.
- Les canots des sauveteurs en mer y seront réparés.
- La flotte est vieillissante et présente davantage de risques de tomber en panne.
Ils sont reconnaissables parmi tous les autres. Floqués de leur couleur orange flashy, les bateaux de la SNSM sont mis à rude épreuve, sortant dans des conditions de mer souvent compliquées. Pour faire face à une flotte vieillissante, la société des sauveteurs en mer a décidé d’investir plus de deux millions d’euros dans la construction d’, inauguré samedi à Saint-Malo.
Ce « garage » fera travailler une vingtaine de personnes et aura pour mission d’entretenir la flotte de 400 bateaux que compte la SNSM au niveau national. « On avait déjà un pôle de soutien, mais il n’était plus adapté à nos missions ni à la sécurité du personnel. Il nous fallait une journée pour emmener un bateau à l’eau et on devait même démonter des feux sur notre chemin. Avec ce nouveau site, en une heure, on sera sur l’eau », explique Jean-Christophe Nouveau, directeur technique de la SNSM. Plus rapide, mais aussi moins cher que la sous-traitance.
Les spécialistes du sauvetage en mer voient une grande partie de leurs canots tous temps atteindre l’âge limite des trente ans. « La plupart avaient été construits après la catastrophe de l’Aber Wrac’h [en 1986, au retour d’une opération]. Ils arrivent à un âge critique », poursuit le directeur technique. La SNSM en a déjà remplacé certains mais l’investissement est colossal : entre 1,3 et 1,5 million d’euros pour une embarcation de près de vingt mètres de long capable de naviguer par tous les temps.
Des immobilisations moins longues
Dans un contexte économique étriqué, les sauveteurs en mer ont décidé de prolonger la vie de leurs canots jusqu’à 40 ans, en changeant le carénage ou les moteurs. Des opérations lourdes qui pourront être menées sur le nouveau chantier de Saint-Malo, mais pas seulement. « Notre site n’a pas pour autant vocation d’accueillir tous nos bateaux. Nous formons surtout nos techniciens afin qu’ils puissent intervenir rapidement partout en France et même dans les territoires d’Outre-Mer. En cas d’avarie, nos embarcations seront immobilisées moins longtemps », promet la SNSM.
Dotée d’un budget de 25 à 30 millions par an, la SNSM est particulièrement présente en Bretagne. On recense par exemple 29 stations et 40 bateaux rien que dans le Finistère. C’est 10 % de la flotte globale. Au plan national, plus de 5.000 sorties sont effectuées chaque année.