Rennes: Après l’incendie mortel, les étudiants de Supélec œuvrent pour la prévention
EDUCATION•Un forum est organisé jeudi sur le campus...Camille Allain
L'essentiel
- Des étudiants de Supélec Rennes organisent un forum de prévention jeudi.
- Un étudiant était décédé en mai 2017 dans l’incendie de sa résidence.
- L’association Pascal fait de la prévention auprès des jeunes.
- Elle ne se limite pas au risque incendie et a notamment mis en place un système de capitaines de soirées.
Le campus rennais de Supélec sera sans doute marqué à vie par la mort de Youssef Rabah. Cet étudiant originaire de Bordeaux est décédé dans son sommeil lors d’un tragique incendie survenu dans sa résidence étudiante dans la nuit du 22 au 23 mai. A la rentrée, des étudiants de l’école d’ingénieurs avaient créé l’association Pascal, du nom du bâtiment où logeait Youssef, afin de faire de la prévention auprès des étudiants. Dix mois après le drame, ils organisent un premier forum jeudi sur le campus.
« Nous n’étions pas présents le jour de l’incendie. Ici, les gens en parlent peu, mais l’incendie a été un déclencheur, il y a eu une prise de conscience. On sent la volonté d’aller de l’avant ». Mathilde Hochedel est étudiante en première année à Supélec. Depuis son arrivée sur le campus en septembre, la jeune femme s’investit au quotidien dans la prévention des risques. « Les étudiants ont envie de s’amuser mais pas n’importe comment », assure Mathilde.
Des étudiants formés à l’utilisation des extincteurs
Depuis sa création, l’association s’est notamment attachée à former les futurs ingénieurs aux gestes de premiers secours ou à la prévention du risque. « Dans les résidences, il y a au moins un étudiant qui a été formé à l’utilisation des extincteurs », embraye Théotime Doittée, président. Le soir de l’incendie mortel, les étudiants avaient utilisé des casseroles et des bassines, faute de mieux. D’après le père de Youssef, les extincteurs avaient été partiellement vidés lors d’une soirée d’intégration.
C’est pour éviter ce genre de bêtise que l’association a étendu son champ d’action à tout type de prévention, et pas seulement au risque incendie. Depuis la création, les étudiants ont notamment fondé une « brigade » de capitaines de soirées qui encadrent les fêtes organisées sur le campus. « C’est contraignant car il faut rester éveillé jusqu’à 7h du matin, mais c’est rassurant pour tout le monde. On sait que l’on a une personne de confiance qui peut réagir », poursuit Théotime. Formés aux gestes des premiers secours, ces 60 étudiants volontaires font régulièrement le tour de la résidence, afin de s’assurer que tout le monde va bien.
L’initiative pourrait être étendue
L’initiative pourrait même être étendue à tout le territoire rennais, appuyée par le service santé des universités Rennes 1 et Rennes 2, qui s’intéresse de près au sujet. En septembre, lors d’un week-end d’intégration dans le Morbihan, un étudiant de la fac dentaire de Rennes était décédé, vraisemblablement à cause de son alcoolisation. « Notre objectif, c’est de tout faire pour que ce genre de drame ne se reproduise pas », concluent les étudiants.