Rennes: Mais pourquoi les habitants sont-ils si heureux?
PALMARES•La capitale bretonne s’affiche parmi les métropoles les plus en vue…Camille Allain
L'essentiel
- Rennes se classe 6e d’un palmarès européen sur le bonheur au travail.
- La capitale bretonne est régulièrement citée parmi les villes les plus attractives.
- Le taux de chômage y est plus faible qu’ailleurs.
- Le cadre de vie est également un atout pour la ville.
Après son titre de ville la plus agréable à vivre et sa deuxième place dans la catégorie des villes où il fait bon travailler, Rennes vient de glaner un nouveau trophée honorifique. D’après une étude menée par l’institut Eurostat, la capitale bretonne serait la ville française où les habitants sont les plus contents de leur job. 78 % des interrogés se déclarent très ou plutôt satisfaits. Au niveau européen, Rennes se classe sixième. Tout le monde n’est pas d’accord mais force est de constater que les palmarès élogieux se multiplient. Pourquoi ?
D’abord parce que le marché de l’emploi y est porteur. D’après les derniers chiffres, le taux de chômage est de 7 % dans l’agglomération, soit deux points de moins que la moyenne française. Même pendant les années sombres, Rennes ne s’est pas effondrée, et s’est relevée plus vite. « Il y a de belles opportunités économiques et une bonne dynamique de l’emploi. L’environnement n’est pas angoissant pour les nouveaux arrivants », témoigne David Beaurepaire, responsable stratégie chez Régionsjob.
La mer, la nature et la ville
Créé à Rennes, le site d’offres d’emploi y a installé son siège et en a fait sa force pour recruter ses salariés. « C’est un vrai attrait pour nous. En Ile-de-France, on voit que le turnover est plus important. Ici, on offre un cadre de vie, avec la proximité de la mer. Les salaires sont un peu moins élevés mais le coût de la vie n’est pas le même qu’à Paris, notamment pour le logement », poursuit le responsable stratégie. L’arrivée de la LGV a en plus rapproché ceux qui devraient se rendre dans la capitale.
Si le marché de l’emploi rassure, le cadre de vie s’affiche comme un argument de poids. Installé à deux pas du parc des Gayeulles, l’antenne rennaise de Capgemini voit bon nombre de ses 1.200 salariés aller faire du sport dans cet immense écrin vert sur l’heure du déjeuner. « C’est ça que nous offre Rennes. On a accès à la nature, à la mer, tout en étant dans une ville dynamique sur le plan culturel et associatif. Les logements sont abordables, on n’a pas besoin de s’éloigner », témoigne Christophe Ménard.
L’académie préférée des profs
Manager d’une équipe de 400 ingénieurs, l’homme a déjà recruté bon nombre de personnes passées par Rennes pour leurs études. « Ils connaissent déjà et ils aiment bien revenir, notamment quand ils veulent quitter la région parisienne. » C’est d’ailleurs son cas. « Ma femme voulait revenir, j’ai suivi ». Sans regret.
En plus d’attirer les Parisiens, Rennes parvient aussi à garder ses habitants « historiques ». Née dans la capitale bretonne il y a 30 ans, Justine a commencé comme baby-sitter, avant de devenir responsable d’une agence de garde d’enfants. « J’adore cette ville. Elle est grande mais reste à taille humaine. On croise toujours une connaissance et les gens sont plutôt chaleureux », témoigne la jeune femme.
Un autre indicateur met en lumière l’attractivité de la région au sens large. En France, l’académie de Rennes est la plus demandée par les professeurs. « Quand un enseignant titulaire demande à quitter l’académie de Rennes, quinze souhaitent la rejoindre. Seuls 3 % des entrants y sont néo-titulaires », notait le ministère il y a quelques années. L’académie bretonne est celle où le turnover est le plus faible. J’y suis, j’y reste.