BRETAGNE“Vous ne pouvez pas réduire Nantes à son histoire bretonne”

Jean-Marc Ayrault: “Vous ne pouvez pas réduire Nantes à son histoire bretonne”

BRETAGNEAncien premier ministre et ancien maire de Nantes, aujourd’hui retiré des affaires politiques, jean-marc Ayrault revient pour Bretons sur l'évolution de Nantes, sur le dossier Notre-Dame-des-Landes et sur l’identité bretonne de la ville...
Maiwenn Raynaudon-Kerzerho

Maiwenn Raynaudon-Kerzerho

Bretons : Quelles sont vos activités alors aujourd’hui ?

Jean-Marc Ayrault : Je préside le groupement d’intérêt public – qui doit devenir une fondation – pour la mémoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions. Cela s’inscrit dans la continuité de ce que j’ai fait à Nantes. Par ailleurs, je suis administrateur de la fondation Jean-Jaurès. L’idée est de contribuer à la réflexion sur ce que peut devenir le courant socialiste, social-démocrate en Europe et en France.

Au moment de la réforme territoriale, vous aviez plaidé pour une fusion Bretagne-Pays de la Loire plutôt qu’une Bretagne à cinq départements. Pourquoi ?

Je suis tout à fait sensible à la question culturelle, aux attaches créées par l’histoire. Ce n’est pas moi qui vais plaider contre cela, parce que, par mes origines personnelles (sa mère est originaire de Pontivy, ndlr), je suis sensible à cette question de la Bretagne, je vois cela d’une façon positive. Le monde a changé, de nouvelles réalités économiques et sociales se sont développées, notamment à travers l’évolution des villes. Nantes a des devoirs envers les territoires qui lui sont proches : le Choletais, la Vendée... Je me voyais mal plaider que Nantes et son territoire quittent les Pays de la Loire. Cela aurait été vécu comme une sorte d’abandon. Je trouve que ce n’est ni juste ni efficace. Par contre, ce qui me paraissait être la bonne solution, à partir du moment où l’on partait sur une réduction du nombre des régions françaises, c’était de fusionner la région Bretagne et la région Pays de la Loire. Cela me semblait pertinent. Cela aurait permis à l’ancienne Bretagne et à ses cinq départements d’organiser une coopération spécifique, et notamment culturelle.

Dans la communication de la ville de Nantes, on ne peut pas dire que vous avez mis en avant le lien avec la Bretagne…

Nantes est un mélange. Je pense que les Nantais n’auraient jamais adhéré à une communication qui n’aurait été que bretonne. Relisez Julien Gracq et La Forme d’une ville. Il insiste sur la spécificité nantaise, “ni réellement bretonne, ni vraiment vendéenne, elle n’est même pas ligérienne”.

Avoir différentes cultures n’empêche rien, Marseille est une ville française mais est aussi très cosmopolite, Nantes est bretonne mais avec beaucoup d’autres cultures…

Vous ne pouvez pas réduire Nantes à son histoire bretonne. Je vous assure que ce serait une erreur historique. Nantes a un passé plus complexe et plus large. C’est aussi l’histoire de la Révolution française… Ne réduisons pas une ville à une partie de son histoire. En revanche, il est hors de question de nier cette partie essentielle de ce qu’elle est.
Nantes est un port : à la différence d’autres territoires, on y a accueilli des gens de partout. C’est une spécificité nantaise. Que l’on retrouve dans les noms de rues comme de places. Comme vous le constaterez, il n’y a pas que des noms bretons.

(...) retrouvez la suite de cet entretien dans le magazine Bretons n°138 de janvier 2018.

Magazine Bretons n°138 - Janvier 2018
Magazine Bretons n°138 - Janvier 2018 - Bretons

Découvrez ou faites découvrir le magazine Bretons.

magazine Bretons
magazine Bretons - bretons.bzh

Cet article est réalisé par Bretons et hébergé par 20 Minutes.