Villes du futur: A quoi ressemblera Rennes en 2050?
#2050•A l’occasion des Journées nationales de l’architecture les 13, 14 et 15 octobre, « 20 Minutes » a décidé de se projeter en 2050. Entre science-fiction et perspectives réalistes, à quoi ressembleront nos villes dans 33 ans ?….Camille Allain
A quoi ressemblera la capitale bretonne dans 33 ans ? Difficile à dire tant nos villes évoluent vite. A l’occasion des Journées nationales de l'architecture les 13 et 14 octobre, 20 Minutes a décidé de se projeter en 2050 et d’imaginer Rennes dans 33 ans. Tentative d’ébauche.
« Nous voulons redonner le crayon à l’architecte »
De grandes façades de verre, des lignes courbées et une ossature en métal noir. A l’entrée du mail Mitterrand, l’immeuble imaginé par Jean Nouvel détonne. Livré début 2015, le bâtiment Cap Mail faisait figure d’ovni dans le paysage architectural très sobre de Rennes. Une tendance à l’audace que la ville souhaite encourager. « Nous voulons redonner le crayon à l’architecte, retrouver l’embarras du choix. C’est un changement de période urbaine », explique l’adjoint à l’urbanisme Sébastien Sémeril.
Alors que la ville planche sur son nouveau plan local d’urbanisme (PLU), le constat est criant. Le très grand nombre de constructions sorties de terre ces dernières années a engendré un effet monolithique. « Les Rennais nous ont reproché une forme de standardisation. Je pense qu’ils ont raison », admet l’élu. La nouvelle rue de l’Alma en est une bonne illustration. « On se sent un peu étouffés, c’est tout droit », témoignait un habitant du quartier en marge du lancement du dernier chantier de la rue.
C’est sans doute l’actuel PLU et ses contraintes qui ont incité les promoteurs à uniformiser les constructions, souvent autour du R + 4 avec attic (grenier). « On a eu tendance à cimenter la ville. Les décisions prises ces dernières années vont faire mal encore longtemps. Il faut absolument éviter la standardisation », estime Frédéric Boilevin.
« Rennes doit conserver son authenticité »
Cet architecte a fondé l’agence Phénome, retenue pour concevoir le futur Bacchus, un café-théâtre qui prendra place sur l’îlot de l’Octroi bordant la Vilaine. « Ce projet incarne bien ce que pourrait être Rennes en 2050. Un lieu de vie où les gens se croisent avec une esplanade, un restaurant, des logements avec des terrasses et de belles orientations. Rennes est une ville festive, vivante. Elle doit conserver cette authenticité », estime l’architecte, qui a passé dix ans dans les ateliers de Jean Nouvel, à Paris.
Pour inciter les promoteurs à plus d’audace, la ville va revoir son PLU et instaurer de nouvelles règles. Un « pourcentage de vide » sera par exemple imposé. « Cela va créer des failles dans les bâtiments. On aura de belles ouvertures, on pourra libérer des vues et casser le modèle unique », estime Cécile Vignes, architecte de la ville de Rennes.
Forcés de laisser 30 % de vide, les promoteurs auront sans doute le droit de construire un peu plus haut, afin que l’ensemble reste rentable. « On ne le fera pas partout. On ne monte que quand c’est possible et que l’ombre portée ne gêne personne », assure Sébastien Sémeril. Des tours sont en projet à Baud-Chardonnet, Beauregard ou encore le long de la rue de Nantes. Critiquée pour sa standardisation, Rennes va oser l’audace. L’avenir dira si elle avait raison.