C’est sans doute le restaurant le plus connu de Rennes. La Fontaine aux Perles, belle table nichée dans une maison pleine de cachet du quartier de la Poterie, va changer de chef. Rachel Gesbert, qui tenait la cuisine depuis 34 ans, a décidé de vendre l’affaire, comme l’a révélé le site Goût d’Ouest ce mercredi. « C’est une page qui se tourne. Mais la Fontaine va continuer sans moi », lance avec émotion Rachel Gesbert.

« Je suis fatigué »

Chef connu et reconnu, le Rennais avait ouvert son affaire à La Bouëxière alors qu’il n’avait que 23 ans, avant d’acheter ce qui deviendra La Fontaine aux Perles à la ville de Rennes huit ans plus tard. Etoilé au guide Michelin jusqu’en 2011, le restaurant sera une référence pour quiconque voulait s’offrir un joli déjeuner d’affaire ou un élégant dîner en amoureux.

« J’ai pris ma décision il y a un an, quand ma mère est décédée. J’ai 57 ans aujourd’hui et je dois avouer que je suis fatigué. Je n’ai plus la même énergie. J’ai annoncé la nouvelle à l’équipe en juillet. Ils étaient tous surpris, certains étaient très touchés », confie Rachel Gesbert.

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Après 34 ans passés aux fourneaux, le chef va laisser un grand vide derrière lui. Adepte de la cuisine du marché et des produits locaux, il officiera jusqu’au 31 octobre, avant de prendre du recul. Les 15 derniers jours, il travaillera aux côtés d’un jeune couple de 22 et 26 ans venu du Finistère, qui reprendra la tête du restaurant, racheté par l’homme d’affaires Alain Nouveau. « C’est quelqu’un qui aime la cuisine, qui s’intéresse beaucoup à la restauration. Il a un très beau projet derrière », poursuit Rachel Gesbert.

Un hôtel cinq étoiles en projet

D’après Goûts d’Ouest, le restaurant sera bientôt intégré « à un projet hôtelier haut de gamme avec piscine et spa ». « La maison restera comme elle est. Je ne voulais surtout pas qu’elle disparaisse dans un projet immobilier ».

Emu à l’idée de ranger son tablier, Rachel Gesbert assure qu’il restera « proche de la profession », mais exclut d’officier dans un autre restaurant. « Ce métier, je l’ai dans les veines. J’ai commencé quand j’avais 14 ans, et j’ai toujours exercé avec passion. C’est difficile, mais c’est une belle école du travail, qu’il faut préserver. Mais aujourd’hui, je dois passer la main ».

Orphelin de son étoile au Michelin depuis 2011, le restaurant l’a toujours conservée aux yeux des Rennais. Sans doute la plus belle des récompenses.