Code du travail: «On joue très gros», prévient le secrétaire départemental de Force Ouvrière
SOCIAL•Rennes avait été le théâtre d’une vive opposition à la loi Travail…Propos recueillis par Camille Allain
L'essentiel
- Une première manifestation est organisée le 12 septembre.
- L’an dernier, Rennes avait été le théâtre de fortes mobilisations contre la loi Travail.
- Le leader local de FO espère inciter les salariés à descendre dans la rue.
C’était il y a un an et demi. Alors que François Hollande tentait de faire accepter la loi Travail de sa ministre, Myriam El Khomri, les rues de Rennes étaient noires de monde. Derrière les syndicats, des milliers de personnes défilaient contre le projet de loi pendant plusieurs mois, une à deux fois par semaine. La loi sera finalement adoptée, mais la lutte aura laissé des traces.
A l’heure de la rentrée sociale, les syndicats espèrent capitaliser sur cette « expérience » pour mobiliser la population pour la manifestation prévue le 12 septembre. A deux semaines de ce premier rendez-vous, le secrétaire départemental de Force Ouvrière et l’un des leaders de la contestation, Fabrice Lerestif estime « jouer très gros ».
La première manifestation de l’ère Macron aura lieu le 12 septembre. A quoi faut-il s’attendre ?
Je pense qu’il y aura du monde. Je pense que les retraités, les jeunes, les gens en situation de précarité, les salariés en général vont se mobiliser pour défendre le Code du travail. Les ordonnances de monsieur Macron sont un déni de démocratie et toutes les lignes rouges ont déjà été franchies. On facilite le licenciement, on casse les droits, on individualise… Les salariés deviennent de simples cases à cocher. Nous devons nous mobiliser pour éviter cela.
Craignez-vous que les salariés ne se sentent pas concernés ?
Il faut se mobiliser tout de suite pour bloquer les idées de monsieur Macron, et se défendre. On joue très gros le 12 septembre, même si je ne pense pas que de simples manifestations suffisent à bloquer Emmanuel Macron. Nous devrons passer par un blocage de la machine économique. Ce sont les salariés qui la font tourner. Ils ont le pouvoir de l’arrêter.
L’image des manifestations violentes de 2016 émaillées d’incidents peut-elle nuire au mouvement ?
Nous n’avons pas besoin d’une insurrection, ni besoin d’ériger des barricades. Ce qu’il nous faut, c’est de la détermination. Nous nous sommes battus sept ou huit mois contre la loi Travail. Nous avons compté 24 manifestations rien qu’à Rennes. Certains ont dit que nous avions perdu. Mais je reste persuadé que la mobilisation des syndicats a permis d’éviter d’autres drames (un jeune a perdu un œil, sans doute à cause d’un tir de flash-ball).
« "Nos anciens se sont battus pour ce Code du travail" »
Surtout, elle nous a permis de fédérer. Nous avons revu des lycéens, des étudiants, des retraités, des fonctionnaires défiler côte à côte. Cela n’était pas arrivé depuis bien longtemps. Nos anciens se sont battus pour ce Code du travail. A nous de le protéger.