ELECTIONLégislatives: Comment faire campagne quand on a presque gagné... ou perdu

Législatives: Comment faire campagne quand on a presque gagné, ou presque perdu

ELECTIONA Rennes, les écarts sont très importants entre les candidats…
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Les candidats La République en marche ont écrasé la concurrence à Rennes
  • Au 2e tour, leurs opposants tenteront de refaire leur retard

Quelques heures après le raz-de-marée de leur mouvement aux législatives, les militants de La République en marche sont déjà dans la rue. Tracts à la main, ils sont postés dans le centre-ville de Rennes, pour tenter de mobiliser l’électorat. « Non merci, c’est déjà plié », répond un homme. Ambiance.

Touchée comme partout par l’abstention, la capitale bretonne a fait un triomphe aux candidats du mouvement d’Emmanuel Macron, qui ont obtenu des résultats entre 35 et 46 % au premier tour dans les trois circonscriptions rennaises où ils étaient présents.

« Une élection n’est jamais gagnée »

A cinq jours du second tour, leurs candidats abordent cette fin de campagne sereinement mais avec prudence. « Une élection n’est jamais gagnée. Il y a une bonne dynamique, mais il faut maintenir la mobilisation », assure Florian Bachelier. Candidat dans la 8e circonscription, le leader départemental d’En marche a explosé ses adversaires dimanche et obtient près de 41 % des suffrages. Déjà plié ? « Il faudrait une catastrophe », répond René, tracts du candidat à la main.



Quasiment promis au poste de député, le Rennais veut « continuer à se battre » toute la semaine. Objectif ? « Gagner dimanche ». Et avec le plus d’écart possible. Avant de pouvoir rejoindre l’Assemblée nationale, Florian Bachelier trouvera sur sa route Enora Le Pape, candidate de la France insoumise. Dimanche, elle a convaincu 6.500 personnes de voter pour elle (14 % des suffrages). Soit 12.500 de moins que son adversaire. « On n’a rien à perdre et on va jouer le tout pour le tout. C’est déjà très bien d’être au second tour », commente la demandeuse d’emploi de 34 ans.

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Largement distancée, la jeune femme entend « faire campagne sur le terrain, avec du porte à porte » pour tenter de refaire son retard. « On va cibler les quartiers populaires. Il faut que les gens votent, qu’ils soient représentés à l’Assemblée. Donner les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron, c’est dangereux. »

La candidate Enora Le Pape (La France insoumise) distribue des tracts entre les deux tours des élections législatives.
La candidate Enora Le Pape (La France insoumise) distribue des tracts entre les deux tours des élections législatives. - C. Allain / APEI / 20 Minutes

Ce discours, tous les adversaires d’En marche risquent d’en abuser cette semaine, pour tenter de refaire leur retard. « C’est ce que je dis aux gens. Vous vouliez une majorité, Macron l’aura. Maintenant, votez pour un candidat actif, constructif et vigilant. Votez pour moi », ose Bertrand Plouvier.

« Le score n’a rien changé »

Le leader de la droite rennaise est qualifié pour le second tour. Mais avec ses 12 %, il est loin, très loin, de la candidate En marche Laurence Maillart-Méhaignerie, nièce de l’ancien ministre Pierre Méhaignerie, qui obtient 46 % des voix. « Il y a une vague, avec des candidats arrivés il y a trois semaines. Nous, nous sommes sur le terrain depuis des mois. Nous allons continuer à aller sur les marchés, à frapper aux portes. Le score n’a rien changé à notre volonté », assure le candidat Les Républicains.

En Ille-et-Vilaine comme partout en France, certains candidats croisent déjà les doigts pour le second tour. Pas pour espérer gagner, mais pour éviter une déculottée. Laminé dimanche, le PS rennais pourra à son tour profiter du spectacle.