PRISONTF1 s’immisce dans le quotidien des détenues de la prison des femmes

VIDEO. Rennes: TF1 s’immisce dans le quotidien des détenues de la prison des femmes

PRISONFait rarissime, plusieurs d’entre elles témoignent à visage découvert…
Camille Allain

Camille Allain

Dimanche sur TF1, l’émission Grands Reportages dévoilera son documentaire « Prison de femmes », tourné à Rennes dans le plus grand centre pénitentiaire pour femmes d’Europe. Fait rarissime, plusieurs détenues ont accepté de témoigner à visage découvert face à la caméra du réalisateur Eric Lemasson. « Ca change tout. En montrant les visages, on rencontre les gens, on humanise la prison. On a en face de nous des êtres humains », explique le réalisateur.

«Ce n’est pas marqué assassin sur leur visage»

Pendant six mois, le Parisien est venu à une douzaine de reprises au sein de la prison. « Vous vous souvenez du premier jour ? », interroge le réalisateur. « Comme si c’était hier. Ce qui m’a frappée, c’est l’odeur et les bruits », lui répond Mélanie. Condamnée à 20 ans de prison pour complicité d’assassinat, la jeune femme a accepté de témoigner. « Elles ont subi des pressions, certaines ont failli arrêter. Mais elles semblaient vouloir montrer qu’elles ressemblent à tout le monde. Que ce sont des personnes normales à qui il est arrivé un drame. Ce n’est pas marqué assassin sur leur visage », poursuit Eric Lemasson.



Que ce soit dans l’atelier de couture ou dans leur étroite cellule individuelle, les détenues dévoilent leur quotidien derrière les murs de la prison, qui abrite environ 200 détenues. « C’est un peu glauque. C’est un autre monde », témoigne Betty, jugée coupable d’assassinat et condamnée à 18 ans de prison. Souvent citée en exemple pour sa capacité à réinsérer ses détenues, la prison des femmes de Rennes n’abrite que des « longues peines ». « Quand j’ai été incarcérée, ma fille était en maternelle. J’ai calculé, quand je sortirai, elle sera au lycée », avance Mélanie, émue.

«Ici, c'est calme»

Ces longs séjours font « toute la différence », selon le réalisateur. « On connaît bien la réalité des maisons d’arrêt surpeuplées où règne la violence et où les surveillants sont à bout. On connaît moins cette autre prison. Ici, c’est calme, il y a de l’humanité entre les détenues et le personnel. Elles vivent ensemble pendant des années. C’est cette réalité que je souhaitais faire connaître », explique Eric Lemasson.

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A travers ce reportage, l’administration pénitentiaire espère de son côté mettre en valeur le travail du personnel pour préparer à la réinsertion. « Ce projet s’éloigne de l’habituel regard un peu voyeur. En s’immergeant dans la réalité du quotidien, on découvre que les personnes condamnées travaillent à leur propre reconstruction. Elles restent ici 10, 20 voire 30 ans. Nous, on les accompagne vers la libération », précise Yves Bidet, le directeur de la prison.

Quand l'administration pénitentiaire refusait le visage découvert

Ce documentaire n’est pas sans rappeler celui tourné lors de Jacques Cartier vers Vezin-le-Coquet en 2010. Intitulé « Le déménagement », le reportage où des détenues témoignaient à visage découvert avait été interdit de diffusion par l’administration pénitentiaire. C’est finalement la justice .