Victime de multiples tentatives d’assassinat par sa femme, il témoigne

Rennes: «J’étais un mort-vivant», témoigne l'homme victime de multiples tentatives d’assassinat par sa femme

JUSTICELes faits, qui s’étaient déroulés en 2011 dans le Morbihan, sont jugés en appel…
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Lionel Floury a été victime d'une sauvage agression en 2011 à Glénac dans le Morbihan
  • C'est sa femme qui avait commandité la tentative d'assassinat
  • Condamnée à 20 ans de prison, elle est jugée en appel à Rennes

Lionel Floury est un miraculé. Cet homme de 46 ans a été en 2011 la cible de plusieurs tentatives d’assassinat perpétrées ou commanditées par sa propre femme.

Condamnée à 20 ans de prison en 2014 devant les assises du Morbihan, Murielle Floury est jugée en appel à Rennes, en compagnie de l’ex petit ami de sa fille et de son ancien amant, accusés d’avoir participé à ce guet-apens.

« C’était de la sauvagerie »

Entamé mardi, le procès qui se tient devant la cour d’assises a vu ce mercredi la victime livrer un témoignage glaçant.

« C’était de la sauvagerie. On m’a frappé à la carotide, à l’œil, au poumon, au foie. On aurait dit que j’avais un singe sur le dos », raconte ce père de famille. En septembre 2011, son ex-épouse a proposé 50.000 euros au petit ami de sa fille pour le tuer à Glénac, dans le Morbihan.

« Je pissais le sang dans mon coffre »

Cette dernière prétexte une crevaison pour faire venir son mari en rase campagne, en pleine nuit. Frappé à coups de barre de fer, poignardé à sept reprises, il frôle la mort. « Je pissais le sang dans mon coffre. Sur le chemin vers l’hôpital, je sentais mon corps partir. Je pensais que c’était la fin », a-t-il raconté à la cour ce mercredi. Dans le box des accusés, son ex-femme écoute, attentive. « C’était une scène horrible. Je ne pouvais rien faire, j’étais paralysée. Tout ce que je savais faire, c’était de crier comme une pétasse », a répondu Murielle Floury, en larmes.

Ce soir-là, Lionel Floury parvient à faire fuir son agresseur. Il est alors loin de se douter que c’est sa femme qui a commandité son assassinat ! « A mon retour à la maison, madame était attentionnée. Je la voyais peu mais je lui faisais confiance ». A tort. Il y a quelques semaines, « usée » par les disputes au sujet des problèmes d’argent, elle a entamé une relation avec un autre homme. Elle arrête même la pilule pour avoir un enfant avec son amant. Son huitième bébé est né en détention.

Drogué à son insu

Mais la situation ne s’arrête pas là. Alors qu’il ignore toujours qui a pu tenter de le tuer, Lionel Floury souffre d’une « fatigue généralisée » cinq mois après son agression. « Je ne savais plus ce que je faisais, je perdais tous mes moyens. Je mangeais avec les mains. Je devais parfois marcher à quatre pattes. J’étais devenu un mort-vivant. » Des analyses montrent alors une présence hyper élevée de benzodiazépine, médicament traitant l’anxiété et les insomnies.

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Ce traitement aurait en fait été administré par sa femme à son insu. « Je voulais juste qu’il dorme bien. J’ai fait ça pour le protéger lui et nos enfants », tente d’argumenter son ex-compagne. Un jour, Lionel Floury va en effet s’endormir au volant et percuter la glissière de sécurité. Là encore, il en réchappe.

Des millions d’euros à la clé

Son ex-femme est également soupçonnée d’avoir saboté sa voiture. Mais pour quel motif ? De l’argent, peut-être. Lionel Floury avait souscrit une prévoyance auprès de son employeur. En cas de décès, sa femme aurait pu toucher un à deux millions d’euros.

« J’ai honte de tout ce que j’ai fait. Mais l’argent n’a jamais été mon leitmotiv », promet l’accusée. Le procès doit prendre fin vendredi.